Jeudi matin, après une poignée d'heures de sommeil, je me réveille excitée comme une puce. Direction la région viticole phare en Autriche, c'est-à-dire le Burgenland, sur les bords du lac de Neusiedl. J'ai déjà eu l'occasion de venir me promener à deux reprises dans le coin mais c'était la première fois que je m'attardais sur la rive gauche du lac. Nous avions en effet rendez-vous à Donnerskirchen, un village typique autrichien avec ses maisons basses colorées et une mignonne petite église sur une colline, à cinquante kilomètres au sud-est de Vienne. Là nous attendait Bernard, qui a servi de relais entre nous et le vigneron. Nous avons été accueillies comme des rois dans sa maison qu'il a entièrement retapée lui-même avant de partir au milieu des vignes, juste à l'extérieur de la ville.
Nous y avons retrouvé Josef Kamper, alias Sepp, qui possède plusieurs parcelles de vignes sur la commune et qui tient donc le Weingut Kamper. Il était accompagne de membres de sa famille et d'amis et, malgré la barrière de la langue parfois, malgré le groupe complètement improbable que nous formions (imaginez un groupe de huit nanas françaises débarquant au milieu de la campagne autrichienne, pour beaucoup d'entre elles participant à leur baptême de vendanges), ils ont été d'une gentillesse, d'une chaleur et d'une patience à toute épreuve. J'ai parfois été surprise et même blessée des regards ou de l'attitude de certains Autrichiens à l'égard des étrangers, quels qu'ils soient, et là c'était un vrai plaisir que de se sentir autant accepté, intégré à l'équipe et tout de suite mis à l'aise.
Je ne présumerais pas de la facilité ou de la difficulté des vendanges, car faire ça pendant quelques heures "pour s'amuser" (même si nous avons pris ça très au sérieux et fait ça avec beaucoup d'application) n'a rien à voir avec une, deux, trois semaines de labeur ou encore y travailler à l'année, avec toutes les étapes que cela nécessite. Mais il est vrai que les vignes en Autriche ont cet avantage indéniable d'être assez hautes, à hauteur d'homme : pas besoin donc de se baisser ou d'être courbé en deux pour travailler efficacement. Par ailleurs, nous avons toutes été plutôt étonnées de la grosseur des grappes : le remplissage des seaux allait d'autant plus vite ! Notre tâche a consisté seulement en la coupe des grappes, aucun portage de charge. Rien de bien sorcier mais il faut quand même rester vigilant, que ce soit pour ne pas se couper avec les sécateurs (ou couper les doigts de son vis-à-vis !) ou pour n'oublier aucune grappe, car le feuillage est plutôt dense. Et même si durant la journée j'ai trouvé qu'il était finalement assez facile de supporter la station debout, le soir mon dos et mes jambes me chantaient une chanson différente : bonjour les courbatures !
Les heures sont passées à une vitesse folle, à discuter, à se concentrer sur sa tâche, entourée d'un bon esprit de camaraderie. Avant d'être entrecoupées au milieu par une pause "chômage technique" alors que nous venions de finir de remplir la première remorque et qui est arrivée à temps pour le déjeuner. Un véritable festin nous attendait, au caractère exceptionnel avions-nous bien conscience et donc d'autant plus délicieux. De quoi reprendre des forces, goûter au vin produit par Sepp (quand même !) avant de recommencer pour un petit bout de temps l'après-midi. La fin de journée est arrivée bien trop vite, même si avec la chaleur du début d'après-midi, l'effort se faisait tout de suite plus ressentir.
Le résultat d'une matinée de dur labeur.
Le résultat d'une matinée de dur labeur.
Avant de rentrer à Vienne, petit tour dans Donnerskirchen pour profiter d'une belle vue sur la région depuis l'église et il était déjà temps de se quitter. Je ne sais pas je referai les vendanges cette année mais pour l'année prochaine, le rendez-vous est pris, c'est certain !
Habituellement les vendangeurs sont bien évidemment rémunérés à la journée mais notre venue a nécessité une organisation particulière ce qui fait que nous n'avons rien touché (ce qui était très bien comme ça, soit dit en passant). Néanmoins nous sommes reparties avec des cadeaux de la part de Sepp : il ne reste plus qu'à goûter tout ça... avec modération évidemment !
Si vous êtes intéressé pour participer aux vendanges et/ou si vous cherchez une chouette maison d'hôte pour un week-end relax du côté de Donnerskirchen, n'hésitez pas à me contacter par mail pour que je vous transmette les contacts adéquats !
J'ai trouvé ton expérience vraiment intéressante. Quand j'étais étudiante, j'ai récolté des melons quatre étés de suite et si globalement l'expérience a été très sympa, c'était quand même chiant en soit. x) xx
RépondreSupprimerJe veux bien te croire : je pense que si j'avais dû faire ça sur plusieurs jours, j'aurais peut-être trouvé le travail barbant à force. Idem s'il fallait le faire sous la pluie par exemple. Là toutes les conditions étaient réunies. Et puis les melons, ça doit être autrement fatigant !
SupprimerJ'ai de la famille en Touraine et petite j'ai déjà participé aux vendanges, c'est vraiment une ambiance particulière je trouve ! Et j'ai toujours adoré ça.
RépondreSupprimerCa devait être une chouette expérience :) Et ho, les cadeaux reçus sont plutôt pas mal :) :) :)
Bonjour, je suis à la recherche de vendanges avec mon compagnon, l'Autriche me tente beaucoup car j'ai pu lire que les vendanges etaient tardives, nous finissons notre contrat d'ete le 13 septembre, savez vous comment trouver un domaine en Autriche ? Parlent ils un peu le français ?
RépondreSupprimerMerci beaucoup.
Perrine