8 janv. 2019

Le modernisme viennois : temps fort à Vienne en 2018

En 2018, Vienne fêtera le centenaire de la mort de quatre figures autrichiennes majeures ayant marqué le tournant du XXe siècle : Gustav Klimt, Otto Wagner, Egon Schiele et Koloman Moser. Le modernisme sera donc à l'honneur à travers de nombreuses expositions et temps forts qui rythmeront toute l'année. À l'occasion, un site Internet très complet (et au passage très élégant) a été mis en ligne par l'office de tourisme viennois. Dans cet article, je vous propose un petit aperçu des rendez-vous marquants de l'année à venir pour les fans d'art nouveau et de Sécession viennoise, entre art, photographie et coutumes d'époque.

Avant de commencer : cette liste ne se veut pas exhaustive et ne comporte que les expositions qui ont titillé ma curiosité et auxquelles je compte me rendre. L'article sera mis à jour régulièrement suite à mes visites, n'hésitez donc pas à revenir pour y lire les updates !
   


EN COURS



Applications - Koloman Moser et la scène


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Où ? Theatermuseum
Quand ? Du 18 octobre 2018 au 22 avril 2019
Quoi : Conjointement avec l'exposition anniversaire qui a lieu au MAK, le Theatermuseum de Vienne propose une exposition consacrée à Koloman Moser et plus particulièrement à son travail autour du théâtre (réalisation de décors, de costumes...) que ce soit dans des cabarets intimistes ou pour des opéras.
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Mon avis : Ce pan de la carrière de Kolo Moser, artiste protéiforme, est peut-être la moins connue. En tout cas elle l'était pour moi : car si je savais qu'il avait par exemple réalisé le mobilier et la décoration intérieure du célèbre cabaret The Fliedermaus, je n'avais aucune idée qu'il avait travaillé pour le théâtre. Bien sûr on n'a pas la chance ici de voir les décors créés par Moser de toutes pièces mais il y a un grand nombre de croquis, de dessins, de recherches qui permettent de s'imaginer à quoi ils ressemblaient. L'exposition est découpée en plusieurs thématiques, chacune s'intéressant à un aspect particulier, que ce soit une œuvre mise en scène, une étape de sa carrière, etc. Ses liens, aussi bien professionnels qu'amicaux, avec le compositeur Julius Bittner et le dramaturge Hermann Bahr constituent une part importante de l'expo, qui retrace au total plus de 15 ans de travail : de ses débuts à la fin du XIXe siècle où il utilise surtout ses talents de graphiste dans des revues ou pour des illustrations diverses, jusqu'en 1915 avec son dernier travail pour une pièce de Ludwig Holdberg, pour laquelle il a conçu les décors. Seul bémol, et de taille : toutes les explications sont en allemand. Restera pour ceux qui ne comprennent pas la langue au moins le plaisir de découvrir une partie de la production de Moser dont on parle finalement assez peu et l'application, dans un domaine très concret et plutôt inattendu, de sa vision de l'art total.
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 C'est aussi l'occasion de pouvoir admirer à nouveau Nuda Veritas de Gustav Klimt, pour ceux qui l'auraient manqué au KHM l'année dernière. Le tableau décorait en effet le bureau d'Hermann Bahr, pour lequel Moser a beaucoup travaillé.
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Impossible de ne pas retrouver la patte de Moser dans ses croquis !

Bon à savoir : Avec votre ticket, vous avez accès à l'exposition Koloman Moser au MAK à prix réduit.


Koloman Moser - L'artiste universel

Quand ? Du 19 décembre 2018 au 22 avril 2019
Quoi : Après Gustav Klimt, Otto Wagner et Egon Schiele, c'est au tour de Koloman Moser, quatrième artiste incontournable de la Vienne moderniste à être décédé en 1918, de faire l'objet d'une exposition anniversaire très complète au musée des arts appliqués. De ses débuts de peintre, en passant par ses talents de designer et de graphiste, son travail avec la Wiener Werkstätte qu'il cofonda, jusqu'à son retour à la peinture à la fin de sa vie, elle retrace une carrière riche, protéiforme et passionnante.
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Mon avis : Une exposition qui conclut en beauté ce cycle sur le modernisme qui a eu lieu en 2018 et la vingtième visitée, pour ma part (pour l'anecdote). Mais même après tout ce temps, pas de redite ou de sentiment de lassitude : il faut dire que l'empreinte de Moser s'est faite assez rare sur toutes les autres et c'est donc avec un œil plutôt frais que l'on aborde l'exposition. Comme pour les trois expo anniversaire retraçant la carrière de Wagner, Klimt et Schiele, on a le droit à une vision extensive de la carrière de Moser, présentée de manière chronologique en cinq chapitres, auxquels s'ajoute une frise chronologique retraçant les événements importants de la vie de l'artiste, replacés dans leur contexte international. Au total, ce sont plus de 500 pièces qui sont exposées, certaines pour la première fois : tableaux, croquis, mobilier, objets, affiches, cartes postales, tissus... L'ensemble est vertigineux.
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Je trouve que nous avons vraiment été gâtés par les expositions de ce cycle sur le modernisme viennois et encore une fois on nous offre ici quelque chose de très dense, d'hyper pointu mais d'absolument passionnant : j'y ai passé deux heures le soir de l'inauguration et encore j'ai fini par me faire mettre dehors en n'ayant même pas eu le temps de lire tous les panneaux de la frise chronologique. Tous les objets exposés ne sont pas expliqués dans le détail mais ils sont regroupés par thèmes (la typographie, son rôle au sein de la revue Ver Sacrum, les éléments publicitaires pour diverses compagnies et notamment pour les frères Kohn, son travail en tant que professeur à l'école des Arts appliqués de Vienne qu'il occupa pendant presque 20 ans et l'impact qu'il eut sur des générations d'étudiants, etc.) qui eux sont extrêmement bien documentés. Je ne peux que vous recommander très chaudement cette exposition qui rend (en tout cas c'est mon impression) enfin justice à un artiste fascinant, complexe et génial (dans son sens premier), dont le travail et surtout l'héritage laissé vont bien au-delà des quelques miettes auxquelles on a le droit habituellement.
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Bon à savoir : Avec votre ticket, vous avez accès à l'exposition Koloman Moser au Theathermuseum à prix réduit.


PASSÉES


En préambule : Le challenge du modernisme - Vienne et Zagreb aux alentours de 1900


Quand ? Jusqu'au 18 février 2018
Quoi : Au début du XXe siècle, la Croatie faisait encore partie de l'empire austro-hongrois et de nombreux artistes croates vinrent à Vienne pour leurs études. Influencés par cette ambiance fin-de-siècle viennoise, ils créèrent à leur tour une version croate du modernisme. L'exposition propose ainsi un dialogue entre les artistes viennois (Gustav Klimt, Adolf Loos...) et croates dans des domaines aussi divers que la peinture, l'architecture, les arts appliqués ou la sculpture.
Les deux dames en noir : à gauche : Portrait d'une femme de Gustav Klimt : 
à droite : Portrait de Vilma Babić Gjalski de Vlaho Bukovac.

Mon avis : Une exposition dense jouant sur plusieurs tableaux, avec une grande variété dans les œuvres exposées et un volet politique non oublié (la place des artistes femmes croates à l'époque, qui manquent aujourd'hui encore de reconnaissance). La juxtaposition des influences est parfaitement bien amenée, parfois même sacrément troublante, et permet ainsi de découvrir tout un pan du modernisme assez peu connu et souvent éclipsé par celui qui s'est diffusé en République tchèque, avec Prague en chef de file. Une grande partie de l'expo se focalise sur l'architecture, avec de nombreuses photos en exemple, un point positif à souligner dans une galerie habituellement tournée uniquement vers l'art. Contrairement à d'autres expositions sur le même thème, Gustav Klimt n'est pas trop mis en avant et la part belle est vraiment faite aux artistes croates, avec une mise en contexte conséquente. Sans nul doute qu'elle plaira aux amateurs de modernisme viennois, qui pourront y admirer des œuvres de leurs artistes favoris, et en profiteront par la même occasion pour faire de très belles découvertes. Riche, originale, documentée, elle est certainement l'une de mes expositions préférées sur cette thématique organisée par le Belvédère inférieur. Cerise sur le gâteau, il est possible de prendre des photos dans l'expo, ce qui est vraiment très rare au Belvédère.
Objets signés Tomislav Krizman.
Détail d'une porte peinte, par Robert Auer.


Vienne dans les années 1900


leopold museum exposition vienne 1900
Quand ? Du 18 janvier au 3 juin 2018
Quoi : Quatre artistes, quatre styles. Le Leopold Museum met en lumière le travail de deux des figures majeures du modernisme viennois, Gustav Klimt et Koloman Moser (aussi bien dans sa facette de designer que de peintre) aux côtés de deux peintres expressionnistes, Richard Gerstl et Oskar Kokoschka, ayant parfois flirté avec le modernisme dans certaines de leurs œuvres. L'exposition est proposée dans une toute nouvelle scénographie.
leopold museum exposition vienne 1900
Aperçu des tableaux de Richard Gerstl.

Mon avis : Je n'avais pas remis les pieds au Leopold Museum depuis ma toute première visite à Vienne début 2015, où j'avait été passionnée par l'exposition permanente de l'époque autour de Klimt et Schiele et la Sécession viennoise. Ici forcément, l'agencement a été revu mais on retrouve de nombreuses œuvres faisant partie des collections du musée et déjà exposées précédemment. Néanmoins, de par sa double thématique, le focus fait sur Klimt et Moser ne prend qu'une petite partie de l'exposition (et ce, même si la salle consacrée à ce dernier est la plus importante, mélangeant tableaux, mobilier et objets divers). Alors oui, impossible de passer de salle en salle (quatre en tout) sans les comparer à l'exposition précédente qui était, à mon goût, bien plus complète et surtout bien plus diversifiée (avec la correspondance entre Klimt et Emilie Flöge par exemple). Ceci étant dit, remâcher le passé ne sert à rien, intéressons-nous à l'exposition actuelle.
leopold museum exposition vienne 1900
 Tre Croci - Dolomite Landscape, Oscar Kokoschka. On est bien loin des clichés léchés qui pullulent sur Instagram en ce moment.

Il y a deux manières d'aborder cette exposition. La première, la plus évidente, est si vous êtes fan d'art nouveau et de Gustav Klimt. Sous cet angle, vous risquez d'être déçu : les tableaux de Klimt ne sont pas très nombreux et en grande partie concentrée sur les débuts de sa carrière et les portraits très réalistes qu'il faisait. Pas ce vraiment pourquoi il est le plus connu. On a quelques paysages réalisés au bord de l'Attersee et une seule œuvre plus tardive, Death and Life. La salle sur Koloman Moser est plus intéressante, avec quelques travaux autour de Ver Sacrum, ses réalisations au sein de la Wiener Werkstätte et surtout, la partie qui fait selon moi tout l'intérêt de la salle, ses tableaux, de paysages notamment, aux couleurs particulières. Moser est assez peu connu sous cette casquette de peintre et lui aussi a peint pas mal de paysages du Salzkammergut, plutôt le Wolfgangsee pour le coup, et j'y trouve personnellement une poésie qui me plaît beaucoup. Mais cela reste peu, très peu pour justifier un prix d'entrée à 13 €, et ce, même s'il y a des explications extensives sous un grand nombre d’œuvres qui permettent de se passer du coût supplémentaire de l'audioguide.
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La seconde manière, c'est de faire fi de ce raccourci modernisme = art nouveau/Sécession et de s'intéresser à l'exposition dans son ensemble. Et là, elle prend une nouvelle dimension et gagne en intérêt. Forcément, c'est un peu le grand écart entre les affiches de Moser très géométriques et les tableaux expressionnistes de Gerstl. C'est difficile d'ailleurs d'y trouve son compte (c'est un peu on aime soit l'un, soit l'autre) mais il n'empêche que cela permet de découvrir deux autres peintres, et notamment Gerstl, qui sont finalement assez peu mis en avant le reste du temps. Si je ne suis toujours pas attirée par les portraits ou autoportraits d'Oskar Kokoschka dont le style me rebute, j'ai été plus séduite par ses paysages ou ses natures mortes, ou même une caricature très acide de l'Anschluss (accompagnée, sur le cartouche, d'un commentaire éclairant du peintre). Quant à Gerstl, j'ai découvert un peintre dont l'univers ne me parle pas forcément mais dont le destin tragique (il se suicide à 25 ans seulement) apporte une lecture nouvelle sur les œuvres présentées. Au final, si j'ai forcément été moins séduite par l'exposition dans son ensemble que la précédente que j'avais pu voir, celle-ci ne manque pas d'intérêt et peut surprendre par son approche très diverse du modernisme : on a d'un côté des têtes d'affiche archi-connues mais où la promesse n'est pas forcément tenue (ou du moins se situe ailleurs) et de l'autre deux artistes plus confidentiels mais dont les œuvres semblent présenter un tout plus cohérent. Une exposition qui ne devrait laisser personne indifférent !
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À gauche : Wolfgangsee, Koloman Moser ; à droite : Head Study of a Girl from Hana, Gustav Klimt.



Au-delà de Klimt : renouveau en Europe centrale


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Quand ? Du 23 mars au 26 août 2018 (l'exposition se tiendra ensuite au BOZAR à Bruxelles du 21 septembre 2018 au 20 janvier 2019)
Quoi : La mort en 1918 de figures comme Gustav Klimt ou Egon Schiele a marqué un tournant. Mais en vrai, l'art dans l'Empire austro-hongrois sur le point d'exploser avait déjà dérivé de leurs influences plusieurs années auparavant, notamment avec le début de la Première Guerre mondiale. L'exposition s'intéresse à la scène artistique de cette période entre les deux Guerres mondiales et sa diversité, dépassant les frontières.
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Mon avis : Si vous recherchez ici des artistes proches de Gustav Klimt, vous risquez d'être fort déçus. Mais l'exposition le stipule d'entrée de jeu : on est ici après Klimt, après sa mort, et le moins que l'on puisse dire c'est que son influence n'a pas perduré longtemps, la faute peut-être à la Première Guerre mondiale qui a chamboulé beaucoup de choses et qui prend d'ailleurs une part importante de l'exposition. Alors concrètement, qu'est-ce qu'on y voit ? On a le droit en accéléré à un cours de l'histoire de l'art sur quelques décennies où la créativité des artistes a semble-t-il explosé, avec une apparition de très nombreux courants artistiques aux résultats très divers, du constructivisme au cubisme, en passant par le réalisme ou l'expressionnisme. Évidemment, Belvédère oblige, on se place ici au niveau de l'Europe centrale et des nouveaux pays ayant émergé après la dissolution de l'Empire austro-hongrois.
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La peinture moderne n'étant pas ma tasse de thé, cette exposition ne m'a guère parlé (je ne m'essayerais donc pas à donner un avis sur sa qualité), mais il ne faut en tout cas pas l'approcher avec Klimt en ligne de mire : c'est vraiment un argument pour appâter le visiteur mais son intérêt est bel et bien ailleurs. On est véritablement ici dans la zone de flou de l'appellation "modernisme" qui semble aussi bien recouvrir la période pré-1918 que l'après. Vous êtes prévenus !



Le pont Klimt


Quand ? Du 13 février au 2 septembre 2018
Quoi : Pour admirer les treize peintures que réalisa Gustav Klimt au-dessus de l'immense escalier du Kunsthistorisches Museum, un pont a été installé à douze mètres de hauteur.
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Mon avis : Pas évident d'admirer les tableaux de Klimt depuis le plancher des vaches, pas sûre que beaucoup savent même que l'artiste réalisa pas moins de treize scènes au début de sa carrière sur les murs du musée, dans un style historiciste qui laisse déjà présager du tournant que prendra sa carrière. Avec ce pont, on tutoie les étoiles et on a ainsi l'opportunité d'admirer de manière beaucoup plus proche la finesse du trait et des détails qui ornent chaque tableau. Chacun est d'ailleurs accompagné d'un cartouche explicatif pour mieux comprendre ce qui a motivé leur réalisation. Ce pont permet également une vue inédite sur l'escalier et ce vaste hall : on ne profite ainsi pas que des œuvres de Klimt mais également des autres scènes ainsi que de l'immense fresque au plafond. Revers de la médaille, l'installation n'est pas très large, un nombre limité (mais néanmoins important) de personnes sont autorisées en même temps et cela devient assez rapidement bondé : dans ces conditions, il faut s'armer de patience pour approcher les cartouches et se laisser emporter par leur beauté. Cette installation avait déjà été proposée en 2012 et on ne peut que saluer l'initiative de l'avoir remise en service.
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La vérité nue


Quand ? Du 13 février au 2 septembre 2018
Quoi : En parallèle du pont Klimt, le tableau Nuda Veritas du peintre est exposé au milieu du département d'antiquités gréco-romaines du musée, permettant (entre autres) un dialogue sur la représentation du nu à plusieurs millénaires d'écart.
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Mon avis : Ne manquez pas cette opportunité de voir une œuvre de Klimt dans un décor original. Loin d'être une simple fantaisie, l'installation permet au tableau d'entrer en résonance autant avec les sculptures antiques de la salle (dont certaines tout aussi dénudées) que l'une des figures peintes au-dessus de l'escalier, représentant une femme égyptienne, nue elle aussi. La citation au-dessus du tableau est signée Schiller et dit : "Si tu ne peux plaire à tous par tes actes et ton art, plais à peu. Plaire à beaucoup est mal."
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Magic Garden


Quand ? Du 2 février au 22 avril 2018 Prolongée jusqu'au 7 octobre
Quoi : Une expérience en réalité virtuelle créée par l'artiste Frederick Baker. Elle s'inspire des motifs de la frise Stoclet du palais du même nom à Bruxelles réalisée par Gustav Klimt (dont les dessins préparatoires sont exposés au MAK, au premier étage) et permet d'évoluer dans un décor 3D qui semble tout droit sorti de l'imagination de Klimt.
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Mon avis : Une expérience inoubliable ! Quel moment magique que d'évoluer dans ces décors faits de spirales et de formes géométriques, dans une alternance de jour et de nuit et une débauche de couleurs et d'or. Difficile, par les photos, de retranscrire fidèlement ce moment : un jour peut-être nous aurons des appareils photo directement branchés sur notre rétine mais en attendant, il n'y a qu'une seule solution, vivre par soi-même ces "jardins magiques". L'immersion est déroutante au premier abord, surtout si on n'est pas familier du concept, mais on se laisse vite prendre au jeu. Ici, la subtilité, c'est qu'on ne se déplace pas vraiment, il suffit de cliquer sur la télécommande pour avancer. Seul regret, le monde n'est pas infini et il n'est alloué à chaque participant qu'un créneau de cinq minutes, suffisant néanmoins pour aller au bout de l'expérience. Devant le succès de l'exposition, et du fait de la présence de deux stations uniquement, attendez-vous à devoir patienter pour accéder à ce monde virtuel. Autre solution : vous inscrire à l'avance (sur place ou bien en contactant le musée directement) et vous pourrez ainsi passer en priorité au créneau réservé.
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Pour poursuivre : jusqu'au 15 avril, l'exposition "L'esthétique du changement" qui retrace les 150 ans de l'université d'arts appliqués expose, entre autres, des croquis de Klimt réalisés à l'âge de... 15 ans.



Modernisme viennois – Une nouvelle ère musicale


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Quand ? Du 22 février au 7 octobre 2018
Particularité : Exposition gratuite 
Quoi ? Le tournant. du XXe siècle fut une période de changement sur tout les plans, et notamment sur celui musical. La preuve avec cette petite exposition située dans la cour intérieure de la Maison de la musique et consacrée à Arnold Schönberg, membre éminent du modernisme viennois côté musique donc et inventeur du dodécaphonisme. Avec ses élèves Alban Berg et Anton Webern il fonda la Seconde école de Vienne. Elle fait suite aux compositeurs plus classiques comme Schubert, Mozart, Haydn ou encore Beethoven.
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Mon avis : Une exposition gratuite, ça ne se refuse pas ! Surtout quand elle s'intéresse à un sujet que je ne maîtrise pas du tout : la musique... et plus particulièrement la musique classique (presque) contemporaine. Le nom de Schönberg ne m'était pas inconnu, notamment parce que je l'avais croisé dans l'une des expositions en cours du Leopold Museum (le peintre Gerstl entretint une liaison avec la femme du compositeur, qui s'avéra fatale : je vois renvoie en début d'article pour découvrir l'exposition en question), mais son travail l'était totalement. Cette exposition permet donc de le mettre en lumière ainsi que celui de ses deux élèves, au travers du fameux dodécaphonisme. Ainsi, un écran interactif et plusieurs panneaux resituent la vie de nos trois protagonistes et leur époque, expliquent ce qu'est cette fameuse musique et ses particularités et quelques extraits sont même proposés à l'écoute.
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En plus de cela, on croise de nombreux portraits de personnalités contemporaines et membres influents du modernisme, dans des domaines très variés : art (Kandinsky), musique (Mahler), science (Einstein), architecture (Loos) ou encore psychanalyse (ce bon vieux Freud). Point positif, les femmes ne sont pas oubliées et on peut ainsi faire la connaissance de quelques figures emblématiques de l'époque (Alma Mahler, compositrice ; Bertha Eckstein-Diener, autrice et intellectuelle ; Anna von Mildenburg, cantatrice, etc.) : même si elles sont clairement moins présentes et souvent sous-représentées, les femmes n'étaient pas absentes en ce début de siècle et ont même joué un rôle crucial. Pour ça, j'ai vraiment hâte que les expositions sur les salons commencent – mais ne éloignons pas du sujet.

L'exposition en elle-même est assez rapide mais remplit parfaitement ses offices : introduire la musique de Schönberg aux néophytes et permettre d'avoir une vision d'ensemble des différents membres éminents de cette période, que l'on ne connait pas forcément tous. En somme, une petite exposition gratuite fort instructive et qu'il serait dommage de bouder !



Otto Wagner


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Où ? Wien Museum
Quand ? Du 15 mars au 7 octobre 2018
Quoi : L'exposition anniversaire à l'occasion des 100 ans de la mort de Wagner et la première d'aussi grande envergure depuis plus de cinquante ans. En douze parties, elle retrace toute la carrière de cet architecte de génie, de ses débuts et ses premières commissions qui le rendirent célèbre en passant par ses réalisations les plus connues et son passage à la Sécession, jusqu'à l'héritage qu'il laissa derrière lui, notamment par le biais de ses étudiants qui perpétuèrent ses idées. De nombreux dessins, maquettes, photos d'époque et pièces de mobilier accompagnent chaque période.
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 L'un des projets de réaménagement de Karsplatz, qui fut l'objet d'un véritable combat pendant des années entre les pro et les anti-Wagner. Pour qu'au final rien n'aboutisse et que cela reste encore de nos jours un problème d'urbanisme.
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Mon avis : Difficile de résumer en quelques lignes (et avec objectivité) toute la richesse, l'importance et la beauté de cette exposition, qui était celle que j'attendais avec le plus d'impatience cette année. Je peux affirmer sans exagérer qu'elle a dépassé toutes mes espérances. Déjà, soyez prévenus : elle est dense, très dense, mais absolument passionnante. J'y ai passé près de 4 h et je n'ai pas vu le temps passer. En douze étapes cruciales on retrace la carrière d'un homme hors du commun, qui avait des vues sur l'architecture bien trop en avance sur son temps et qui a fait face toute sa vie à de nombreuses déceptions, voyant ses projets bien souvent rejetés les uns après les autres, le point d'orgue étant sûrement le réaménagement de Karlsplatz avec la construction d'un musée pour les 60 ans de règne de l'empereur Français-Joseph. Tous ces bâtiments dessinés avec un sens du détail et de la mise en scène (ces dessins étaient pour Wagner très importants, l'expression même de ses idées) prennent vie devant nos yeux et sont accompagnés à chaque fois de nombreuses explications les remettant tous sans exception en contexte.

Certes on y parle des superbes immeubles le long de la Linke Wienzeile mais cette inspiration de l'art nouveau parisien et bruxellois ne fut qu'une brève phase dans son parcours : Wagner, c'est bien plus que ça, c'est avant tout un urbanisme rationnel où la ligne droite joue une importance cruciale (il n'y a qu'à voir les tracés de sa "ville illimitée"), où les matériaux modernes (notamment le fer) ont une place de choix et la fonctionnalité prime avant tout, sans sacrifier à l'esthétique. Il paya au prix fort sa place de visionnaire et fut pendant de longues décennies après sa mort complètement oublié, certaines de ses réalisations (notamment des stations du réseau de métro qu'il réalisa) détruites. Et maintenant, même deux de ses bâtiments les plus impressionnants, l'église Am Steinhof et la Postparkasse sont également en péril. Écœurant. 
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Chacun pourra y piocher ce qu'il souhaite : les fans comme moi y trouveront une meilleure compréhension de la vision de Wagner et découvriront des projets méconnus ; on pourra simplement admirer ses dessins ou les maquettes, si l'on est sensible à ce genre d'architecture ; s'émerveiller du tracé et de l'ingéniosité du réseau de métro qui fut une petite révolution à l'époque (et voir par le biais de trop rares photos le véritable chantier que cela fut) ; rêver (ou cauchemarder !) à ce qu'aurait pu devenir Vienne sous sa dictée. Mais difficile en tout cas de rester insensible face à cette œuvre monumentale. Bref, vous l'aurez compris, pour moi cette exposition est tout simplement incontournable.
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Reconstruction de la façade des bureaux du journal Die Zeit, la première à avoir été construite en aluminium. Elle se trouve dans le grand atrium du musée et peut être admirée sans payer de ticket d'entrée.

Pour conclure ces quelques mots sur l'exposition, je voudrais paraphraser Adolf Loos qui exprima parfaitement ce que j'ai ressenti à la fin de l'exposition : "après avoir parcouru le travail de sa vie, on pourrait verser une larme de rage à la vue de toutes ces idées magnifiques jamais réalisées et celles choisies à leur place. Je n'aurais pas souhaité vivre cette vie de déception." Wagner avait ses défauts (par exemple n'avoir jamais pris en compte le besoin de logements pour les classes moyennes ou ouvrières, se focalisant uniquement la frange la plus riche de la population pour ses habitations) mais sa vision de l'architecture et de l'urbanisme était proprement révolutionnaire. Combien j'aurais aimé que plus de ses projets soient réalisés et pouvoir évoluer dans une ville tout droit sortie de ses dessins !


Wagner, Hoffmann, Loos et le design mobilier de la modernité viennoise


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Quand ? Du 21 mars au 7 octobre 2018
Quoi : Chacun à leur manière, Otto Wagner, Joseph Hoffmann et Adolf Loos furent les pionniers du design moderne, coupant radicalement les ponts avec les précédents styles, et notamment l'historicisme dont l'un des exemples les plus marquants à Vienne se retrouve dans les bâtiments autour du Ring. Par le biais de pièces entières ou de quelques meubles emblématiques, de photographies d'époque montrant les intérieurs d'origine et d'un grand nombre de citations de critiques contemporains aux trois architectes, cette exposition met en lumière les travaux de ces trois hommes. Un focus tout particulier est apporté aux fabricants qui œuvraient à leurs côtés pour donner vie à ces designs.
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Mon avis : Signalons pour débuter que les photos sont interdites dans l'expo (mais non dans le reste du musée), d'où l'impossibilité d'illustrer cette partie avec des clichés présentant les meubles exposés ou la scénographie, pourtant très vastes. J'ai dû ruser : les deux chaises que vous voyez ci-dessus font partie de l'exposition mais étaient exposées au 3e étage, dans la partie dédiée au mobilier contemporain (et photographiées lors d'une précédente visite). D'ailleurs il y a toute une pièce concernant Wagner, Hoffmann, Olbrich et leurs contemporains, que je vous invite à visiter en complément. Mais revenons à nos moutons.

L'exposition est découpée en quatre parties, sur deux niveaux : une introduction qui remet en contexte l'époque et le design avant ce tournant moderne, puis une partie concentrée sur chacun des trois protagonistes. On retrouve les mêmes éléments à chaque fois : une présentation de l'homme et de son œuvre par le biais de mots de contemporains (et notamment de Bertha Zuckerkandl, écrivaine et journaliste, qui tenait un salon réputé dans sa maison dont l'intérieur fut réalisé par... Joseph Hoffmann), le mobilier qu'ils ont réalisé, des photos (d'époque ou montrant certains de ces endroits de nos jours), des explications sur les fabricants avec qui ils travaillaient ou les personnes pour qui ces meubles ou intérieurs furent réalisés.

Si l'on peut reprocher à certains musées une rareté d'explications, ici c'est bien tout le contraire : le contenu est très dense, avec un luxe de détails et de précisions quelquefois assez techniques (dans la description des meubles ou de leurs matériaux) frisant parfois même l'indigestion (notamment tous les historiques des compagnies ayant travaillé pour l'un ou l'autre). On peut évidemment passer outre et juste déambuler entre les pièces de mobilier et admirer le travail mais ça serait à mon sens passer outre ce qui fait tout l'intérêt de l'exposition : pouvoir lire, par le biais de nombreuses citations, ce que pensaient les contemporains de Wagner, Hoffmann et Loos sur leurs travaux (c'est par exemple le cas des superbes vitraux de la Villa Wagner), accompagnés de quelques mots des trois architectes eux-mêmes, expliquant leur démarche et leur art. On apprendra ainsi que Wagner détestait les bâtiments du Ring et trouvait qu'ils avaient "défiguré à tout jamais" Vienne. Que Loos, contrairement à ces deux confrères, rejetait le concept d'art total qu'il trouvait "fade". Ou encore que Hoffmann recherchait à tout prix la perfection dans l'exécution et se détachait d'une certaine obsession de la grandeur. On s'amuse ainsi, de l'un à l'autre, à chasser les similitudes et les différences car on a bien affaire ici à trois hommes, trois styles, trois approches propres du design.

Les intérieurs, le mobilier sont bien sûr très beaux et les photos d'époque sont un cadeau précieux. Mais ce que je retiens avant tout de l'exposition, et ce pourquoi je vous encourage à la visiter si le sujet vous intéresse, c'est pour cette mise en perspective de ce design moderne à l'époque et de comment il fut perçu, comment et pourquoi il était conçu ainsi. On ne se retrouve plus à simplement admirer de jolies chaises ou commodes mais on a le droit à un petit aperçu des réflexions qui ont participé à leur élaboration et en quoi ils étaient novateurs pour l'époque. Et c'est ce qui rend cette exposition aussi intéressante.



Otto Wagner : de la Postsparkasse au post-modernisme


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Quand ? Du 30 mai au 30 septembre 2018
Quoi : Considéré comme le "père du modernisme", Otto Wagner a sans aucun doute laissé sa marque dans l'histoire de l'architecture. Cette exposition s'intéresse à la fois à l'homme et son travail (ses théories, les bâtiments qu'il a construits, la marque qu'il a laissée à Vienne) mais également de l'influence qu'il a pu avoir, à la fois sur ses contemporains et sur les générations suivantes. Du pré- au post-modernisme, elle est déclinée en trois thématiques : dimensions, la plus théorique, formes et enfin constructions.
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Mon avis : L'exposition parfaite pour poursuivre celle du Wien Museum sur Otto Wagner. Attention, celle-ci est au moins aussi dense : à l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai pu visiter que la moitié de l'exposition (ce qui m'a pris plus d'1 h 30 et je pense qu'il me faudra peut-être autant ou presque pour la terminer dans quelques jours) mais mon avis est déjà fait. Si celle du Wien Museum était plutôt généraliste, retraçant la vie de Wagner à travers ses différents projets et s'intéressant aussi largement à ceux inachevés, celle-ci, MAK oblige, est beaucoup plus pointue et pénètre au cœur même des théories architecturales de Wagner, plans à l'appui (et des plans, il y en a un paquet, notamment dans la première partie, dimensions, la plus abstraite et pas la plus facile à appréhender quand on n'a pas de formation dans le domaine).
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Outre des plans, l'exposition contient aussi des modèles réduits, des croquis, du mobilier et des photos, beaucoup de photos, des bâtiments dont il est question. On a par exemple l'occasion de voir l'évolution entre les premières esquisses et le résultat final, sorti de terre. On voyage également dans le monde entier, aux États-Unis ou en Australie, où les théories de Wagner ont essaimé. De chez nous, Le Corbusier est bien évidemment nommé à plusieurs reprises. Il me tarde de voir la troisième partie, constructions, car l'exposition suit vraiment une logique : dimensions s'intéresse à la théorie, formes à la mise en pratique sur le papier et constructions, j'imagine, à la réalisation concrète. Chacun fait bien sûr comme il le souhaite mais je trouve que cela fait partie de ces expositions qui ne font réellement sens que si l'on prend bien le temps de lire tous les panneaux explicatifs et là, il y en a un paquet et le contenu brasse des concepts parfois nébuleux pour le néophyte. Car les objets exposés en eux-mêmes (si ce n'est le mobilier et quelques maquettes) n'ont aucun effet wahou et ne sont porteurs de sens qu'en regard des commentaires qui les accompagnent. Si l'urbanisme ou l'architecture ne sont pas votre tasse de thé, et que le sujet vous intéresse quand même, je vous recommande plus celle du Wien Museum, sûrement plus grand public. Il n'empêche que celle-ci est absolument passionnante.
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Des bouts récupérés ici et là de bâtiments de Wagner démantelés, notamment certaines des stations de métro, dans les années 1960.


Musée de la Postsparkasse


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Où ? Postsparkasse (Georg-Coch-Platz 2)
Quand ? Du 30 mai au 30 septembre 2018
Quoi : Le musée de la Postsparkasse, la Caisse d'épargne de la poste édifiée par Otto Wagner, à l'occasion de l'expo au MAK, fait peau neuve ! Suite à la présentation de Wagner de rigueur, la première salle s'intéresse à la Postsparkasse de manière générale, sa création, son fonctionnement, etc. ; ensuite, au milieu d'éléments d'origine, on s'intéresse au bâtiment en lui-même et le travail de l'architecte, que ce soit avec les croquis des autres concurrents sur le projet et ceux de Wagner lui-même, l'édification (avec des photos de la construction), les rénovations, etc. Le musée se situe au fond du grand hall ; l'entrée est gratuite si vous venez du MAK (un coupon vous est remis à l'achat de votre ticket) mais j'ai l'impression que c'est gratuit en général. Attention, le musée n'est ouvert qu'en semaine, de 10 h à 17 h 30.
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Mon avis : Une exposition plus dense qu'elle n'en a l'air ! La faute, ou plutôt grâce, à des tonnes d'explications et surtout très précises : imaginez-vous, concernant quelques-uns des projets qui furent soumis pour le choix du bâtiment, on a le droit aux commentaires des membres du jury sur ce qui fonctionne ou non. Idem du côté qui s'intéresse au fonctionnement de la Caisse d'épargne, où on nous décrit comment le concept a réussi à être rentable, à grand renfort d'explications relevant du monde de la finance. Mais ne fuyez pas : il y a quand même d'autres choses moins pointues à se mettre sous la dent, que ce soit déjà le décor, magnifique, des photos d'époque ou d'autres parties du bâtiment inaccessibles au public mais qui furent également conçues par Wagner. Bref, on plonge vraiment au cœur de la Postsparkasse, à la fois dans sa fonction de Caisse d'épargne et dans le bâtiment en lui-même, pour en découvrir les coulisses. Dans les différents musées et expositions consacrés à l'architecte, on réussit à grappiller des informations sur l'envers du décor, la réalisation de A à Z mais le découvrir de manière extensive in situ, à propos de l'une des constructions les marquantes dans sa carrière, ça a un peu quelque chose de magique.
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La culture des salons dans l’ancienne Vienne


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Où ? Ernst Fuchs Museum
Quand ? Du 24 avril au 30 septembre 2018
Quoi : Une exposition sur les salons viennois présentant quelques portraits et objets de l'époque.
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Mon avis : Je suis partagée entre déception et incompréhension. J'attendais beaucoup de cette exposition qui combine un endroit superbe, la villa Otto Wagner, et une thématique que j'ai hâte d'approfondir cette année car indissociable de l'histoire de Vienne au tournant du XXe siècle. Pourtant, ce que j'ai découvert ne peut même pas être qualifié d'exposition : quelques objets, quelques portraits, aucune explication, aucune description, rien. Où sont les composantes culturelles, sociologiques et politiques promises ? Est-ce que je suis venue trop tôt ? Mais ce serait bien la première fois qu'une expo ne soit pas présentée complète dès son ouverture. Bref, je ne comprends pas trop, je l'ai un peu mauvaise d'avoir payé 11 € pour au final rien (si ce n'est le plaisir de me rebalader dans la villa Wagner et son jardin – d'ailleurs de nombreux arbres ont été coupés dans le parc, permettant certes de mieux apprécier la fontaine par exemple, mais ça fait un peu vide maintenant), d'autant qu'elle prend place dans ce qui était l'une des plus belles pièces de la villa et que du mobilier de Fuchs a donc disparu. Je m'attendais à ce qu'elle soit mise en place à l'étage, un peu vide. Un point négatif en plus. 

Est-ce que je vous conseille de venir juste pour l'exposition ? Absolument pas : j'attends maintenant de pied ferme celle au musée juif qui, j'espère, saura étancher ma soif de curiosité sur cette thématique. Par contre, je ne peux que continuer de vous encourager à venir découvrir ce petit bijou d'architecture, si vous aimez l'art nouveau ou si vous êtes curieux de découvrir le travail d'Ernst Fuchs. Là-dessus, mon avis n'a pas changé !


The place to be : les salons comme lieux d'émancipation


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Où ? Musée juif (Dorotheergasse)
Quand ? Du 30 mai au 14 octobre 2018
Quoi : Entre 1780 et 1930, les salons ont joué un rôle important dans la bonne société viennois : on s'y rencontrait entre personnes influentes, entre artistes, et cela donnait lieu à de véritables réseaux que l'on qualifierait de nos jours de networking. On y discutait politique, économie, culture. Leur point commun est d'avoir été tenus par des femmes, très souvent juives, faisant de ces endroits de véritables lieux d'émancipation et d'empowerment, à la fois pour les femmes, absentes de la sphère publique, pour les Juifs, toujours en marge de la société, et plus généralement pour la société civile. L'exposition retrace l'histoire de ses salons, de leur création au XVIIIe siècle jusqu'à leur version contemporaine, de nos jours, en passant par la période la plus célèbre, au tournant du XXe siècle, sans oublier ceux tenus pendant l'exil juif durant la Seconde Guerre mondiale.
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Mon avis : Cela faisait partie des expositions que j'attendais avec le plus d'impatience car ces salons sont indissociables de la culture moderniste au tournant du siècle dernier : Gustav Klimt, Otto Wagner, les membres de la Sécession, de la Wiener Werkstätte, bref toutes les figures qui me passionnent tant, et bien d'autres, ont forcément mis les pieds dans un de ces salons à un moment ou un autre de leur vie. J'étais donc très curieuse d'en apprendre plus sur l'envers du décor, sur leur organisation, leur tenue, bref comprendre en quoi ils étaient si cruciaux à cette époque. L'exposition est présentée de manière chronologique et développe plusieurs sujets en lien avec les principales hôtesses, des premières d'entre elles, Fanny Arnstein, ayant importé le concept depuis l'Allemagne, et Cäcilie von Eskeles, jusqu'à celles célèbres de 1900, Bertha Zuckerkandl en tête. Elle dévoile tour à tour des intérieurs (la différence entre le décor du XIXe et du XXe siècle est assez marquante), des portraits, des photos, diverses iconographies d'époque illustrant la société à l'époque. Évidemment, il n'y a pas de photos prises directement durant l'un de ces salons.
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Aperçu de l'intérieur de l'appartement de Bertha Zuckerkandl, designé par Joseph Hoffmann.

L'expo est plutôt fournie (comptez entre 1 h et 1 h 30), le principal intérêt résidant dans les cartouches explicatifs et pas tant dans les objets exposés, qui restent des supports visuels somme toute assez anecdotiques. La partie qui m'intéressait le plus, au tournant du XXe siècle, est malheureusement la partie la moins fournie : je pense que j'anticipais tellement de plonger les deux pieds dans cette culture que j'en suis ressortie un peu déçue, comme sur ma faim. Je m'attendais à plus d'infos sur les coulisses, des "comptes-rendus" de certains salons, des potins peut-être même un peu : mais mes attentes personnelles n'entachent en rien la qualité de l'exposition et son intérêt. Si sur la période qui m'intéressait j'ai trouvé ça peut-être un peu maigre, j'ai en revanche beaucoup appris sur l'émergence de ces salons et comment ils se sont poursuivis ensuite, jusqu'à nos jours – ou non : chacun pourra juger si la version contemporaine est une digne héritière de ces lieux si particuliers. Je voudrais conclure sur cette citation, qui résume bien ce qui était attendu des hôtesses :
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Ce qui, traduit grossièrement, pourrait donner : L'hôtesse doit "laisser le champ libre à ses propres goûts et doit montrer qu'elle n'est pas seulement intellectuellement, mais également esthétiquement et artistiquement, l'esprit en charge de son appartement".


Gustav Klimt - Artiste du siècle


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Quand ? Du 22 juin au 4 novembre 2018
Quoi :  Pour fêter les 100 ans de la mort de Gustav Klimt, le Leopold Museum organise une grande exposition anniversaire retraçant toute la carrière de l'auteur. De ses débuts dans l'historicisme jusqu'à sa toute dernière œuvre inachevée, La Mariée, elle permet une approche à la fois chronologique mais aussi thématique : de ses tableaux de paysages à ses dessins érotiques, en passant par les objets du monde entier, et principalement venus d'Extrême Orient, qui nourrissaient ses influences et sa relation avec Emilie Flöge, la carrière de l'artiste est disséquée minutieusement. Croquis, photos, correspondance et reconstitutions accompagnent les nombreux tableaux de Klimt.
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Mon avis : Une excellente exposition pour avoir une vision d'ensemble de la carrière de Gustav Klimt, qui s'est exprimée de manière très diverse, et de ses influences. Tout est évidemment présenté assez rapidement mais chaque salle est accompagnée d'explications succinctes mais suffisantes pour comprendre ce que l'on a sous les yeux sans être noyés de détails. Il y a forcément beaucoup de tableaux présentés mais pas que, ce que j'ai beaucoup apprécié : cela apporte beaucoup de dynamisme. J'y ai retrouvé un peu de l'expo que j'avais beaucoup apprécié il y a trois ans de cela (je croyais d'ailleurs à l'époque que c'était en quelque sorte la collection permanente Vienne 1900 du musée) : on peut ainsi admirer la reconstitution de son studio dans le 8e arrondissement, une reproduction des trois grands tableaux qui auraient dû orner les plafonds de l'université de Vienne avant que le projet ne soit avorté pour cause de scandale (et qu'ils soient brûlés, volontairement, à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les nazis), quelques lettres de correspondance, notamment avec Emilie Flöge ou des photos où l'on voit Klimt dans la vie de tous les jours. Quelques objets sont accompagnés d'un focus particulier qui permet de les mettre en valeur, c'est par exemple le cas d'un brouillon de CV que Klimt rédigea pour un poste de professeur à l'Académie des beaux-arts.
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Ce que j'ai également trouvé très intéressant, c'est qu'il y a pas mal de croquis qui sont exposés, qui permettent un peu de comprendre le processus créatif de Klimt. Il y a bien sûr ses études mais aussi les dessins préparatoires à certains de ses tableaux. C'est d'ailleurs d'autant plus flagrant avec le dernier, inachevé, où des morceaux très riches en détail côtoient d'autres où sont à peu esquissés les éléments. Pour qui cherche à en apprendre un peu plus sur Klimt, c'est l'exposition toute trouvée et elle remplit parfaitement son office d'exposition anniversaire.
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Moriz Nähr. Photographie et modernisme viennois

Quand ? Du 24 août au 29 octobre 2018
Quoi ? Moriz Nähr fut l'un des photographes célèbres du tournant du XXe siècle à Vienne, notamment de par ses relations avec les membres de la Sécession. Photographe officiel de Gustav Klimt, à qui il a consacré plusieurs séries, il a également immortalisé de nombreuses expositions et ses photos se sont souvent retrouvées dans la revue Ver Sacrum. Moriz Nähr fut également appointé photographe de cour par l'héritier au trône Franz Ferdinand et a donc à plusieurs reprises photographié la famille impériale, dont l'empereur François-Joseph. Mais avant ses célèbres portraits et, plus tard, ses accointances avec la famille Wittgenstein, Nähr a commencé sa carrière par de la photographie de paysages, nous faisant parvenir des clichés d'une Vienne en pleine mutation. Cette exposition retrace toute sa carrière, en s'intéressante plus particulièrement à ses rapports avec la Vienne moderniste.
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Karlsplatz en 1897.
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Mon avis : Enfin une exposition photo, qui nous permet de voir l'envers du décor de la Vienne moderniste, de la Sécession et de ses célèbres acteurs. Les clichés de Klimt, Mahler ou des expos à la Sécession ont déjà tellement été réutilisées dans de précédentes installations que ce n'était finalement plus une surprise mais c'est toujours un plaisir de revoir tous ces clichés au même endroit. Klimt dans son jardin, les artistes de la 14e exposition de la Sécession, Mahler à l'opéra... Des clichés cultes dont l'auteur était peut-être méconnu. Erreur réparée. Nombreux sont ceux à être accompagnés d'un petit encart explicatif, nous donnant soit des informations sur le contexte de la photo, de l'époque ou de la technique. À ce sujet, quelques négatifs sont également présentés, car Nähr n'hésitait pas à les retoucher pour obtenir les effets qu'il souhaitait sur ses clichés. Et, comme moi, vous serez peut-être étonné de découvrir l'influence que les photos de Nähr ont eue sur Klimt, avec notamment un tableau qui reprend la composition exacte de l'un de ses clichés.
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Mais finalement, ce qui m'a le plus marquée, ce sont les photographies de paysages, et particulièrement de paysages urbains, que Nähr a prises au début de sa carrière. On y voit Vienne il y a un siècle, une ville à la fois familière de celle que l'on connaît actuellement et complètement étrangère. Les grands travaux sont en cours, notamment sur Karlsplatz, et les photos du Naschmarkt lui montrent un visage complètement différent. Au niveau de la Gürtel, la ville est méconnaissable (celle de Matzleinsdorferplatz, à côté d'où j'habite, accompagnée d'une anecdote amusante sur Klimt, m'a vraiment bluffée : Vienne avait tellement un côté petite ville de province à l'époque, malgré le fait qu'elle était capitale d'un grand empire !). Bien sûr je regrette qu'il n'y ait pas eu plus de clichés exposés, notamment sur les paysages : mais évidemment, ce n'était pas le sujet. L'exposition reste très bien faite, plutôt complète, retraçant toute la carrière de Moriz Nähr, découpée en plusieurs thématiques, de ses autoportraits à son travail pour la famille Wittgenstein, avec le focus le plus important, forcément, sur ses relations avec la Vienne moderniste.
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En partant, je vous conseille vivement de passer par l'exposition consacrée à Madame d'Ora, autre photographe de la même époque. Notamment dans la première salle, vous aurez l'opportunité d'y découvrir un autre portrait de Klimt, moins connu, et quelques tenues conçues par la Wiener Werkstätte, qu'elle a photographiées (et puis globalement l'exposition est très intéressante : il y a pas que la Vienne 1900 dans la vie !) 
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Egon Schiele Redux. Expression et lyrisme


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Quand ? Nouvelle expo "Redux" du 28 septembre 2018 au 10 mars 2010
Quoi : À l'occasion des cent ans de la mort d'Egon Schiele, le Leopold Museum, qui abrite la collection la plus importante d’œuvres de l'artiste, propose une immense exposition retraçant toute la carrière de Schiele, avec de nombreux tableaux, croquis et autres lettres présentés. Elle est articulée autour de plusieurs thématiques et non de manière chronologique : on retrouvera ainsi les thèmes chers à l'artiste comme le soi, les femmes, les paysages ou encore la spiritualité, le tout suivant l'évolution artistique et des intérêts de Schiele. Pour l'occasion, des œuvres venant de collections internationales sont également
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Mon avis : Qu'on le dise d'emblée : je n'apprécie guère le style d'Egon Schiele, dont je trouve les tableaux généralement assez agressifs (je fais partie de ces gens qui apprécient l'art avant tout pour son esthétisme et sa beauté). Mais je ne pouvais guère passer à côté d'une exposition majeure comme celle-ci, ne serait-ce d'abord que pour cet article ! J'étais également curieuse d'en apprendre plus sur les symboliques et le travail derrière les tableaux et de ce côté-là je n'ai pas été déçue : nous sommes en présence d'une exposition extrêmement bien documentée, avec une remise en contexte extensive de chaque thématique et de nombreuses œuvres décortiquées. Conséquence : prévoyez du temps pour la visite si vous souhaitez vraiment profiter de tout ce que l'exposition a à offrir car chaque salle, une dizaine en tout, est très dense.
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À gauche, un des paysages de Schiele que j'aime beaucoup, dans la même série que celui du Belvédère que je vous montrais dans mon article sur la Sécession viennoise (en plus Schiele aurait été inspiré par des paysages côtiers proche de Trieste, ça ne peut que me plaire !) ; à droite, le tableau Cardinal et nonne qui serait une paraphrase du Baiser de Klimt.
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Que l'on soit un amateur de Schiele ou que l'on souhaite découvrir le travail de l'artiste, chacun peut y trouver son compte, notamment grâce au découpage thématique qui permet une navigation facilitée entre les salles. Le mélange des éléments exposés (photos, croquis, lettres) permet aussi d'appréhender l'artiste dans sa globalité (et de toucher à son humanité) et non pas uniquement à travers ses œuvres. Quand on sait que Schiele est mort à 28 ans, c'est encore plus impressionnant de déambuler au milieu de tous ces chefs-d’œuvre. Ce que je retiens avant tout, c'est une grande diversité mais en même temps une vraie cohérence dans le travail du peintre. Et plus d'une fois, alors que les tableaux présentés dans une salle ne me parlaient pas, je me suis retrouvée à me passionner pour les explications. C'est, pour moi, la meilleure preuve de la réussite d'une exposition.
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Même si les liens avec la Sécession viennoise ne sont pas toujours très facilement identifiables, Schiele l'a bel et bien été et on retrouve au gré de sa production quelques travaux qui le prouvent, comme cette affiche réalisée pour l'une des expositions du pavillon de la Sécession ou encore ce portrait de Gustav Klimt.
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Depuis le 28 septembre, le Leopold Museum propose une version "redux" de sa grande exposition jubilé sur Egon Schiele. La disposition reste la même, les thématiques sont inchangées, quelques œuvres ont juste disparu et ont été remplacées par celles de neuf autres d'artistes (Louise Bourgeois, Tadashi Kawamata, Rudolph Polanszky, Fiona Tan... pour n'en citer que quelques-uns) qui permettent des passerelles vers l'art contemporain, en s'appuyant sur les grands thèmes développés par Schiele durant sa carrière et mise en lumière durant l'exposition. 



Berg, Wittgenstein, Zuckerkandl : figures centrales du modernisme viennois


vienne modernisme viennois musée littérature bertha zuckerkandl
Quand ? Du 22 mars au 17 février 2019
Quoi : En s'appuyant sur trois figures incontournables du tournant du XXe siècle à Vienne (Bertha Zuckerkandl pour la littérature, Alban Berg pour la musique et Ludwig Wittgenstein pour la philosophie), cette exposition s'intéresse aux connexions entre les différents acteurs du modernisme viennois comme les liens étroits qu'entretiennent littérature, musique, architecture et philosophie et les arts en général à travers photos, correspondances et documents divers.
vienne modernisme viennois musée littérature bertha zuckerkandl
Mon avis : Bertha Zuckerkandl, célèbre salonnière, fut une proche de Gustav Klimt, Joseph Hoffmann ou encore Otto Wagner et à ce titre, j'étais curieuse de découvrir cette exposition. C'est d'ailleurs principalement pour elle que je m'y suis rendue car, si je connaissais un peu Alban Berg (grâce à la petite expo de la Haus der Musik dont je vous parlais plus haut mais dont la musique me pique les oreilles), Ludwig Wittgenstein m'était un parfait inconnu. Et d'ailleurs, je n'ai fait que survoler les parties les concernant, que j'ai trouvé beaucoup plus pointues : on y parle musique et philosophie donc, de manière assez détaillée. Tandis que pour la partie sur Zuckerkandl, ce sont ses relations qui sont mises en avant et ça tombe bien, c'était ce qui m'intéressait. On comprend ainsi un peu mieux son travail et ce qui la liait aux nombreux artistes qu'elle fréquentait avec ses salons et qu'elle supportait activement, aussi bien autrichiens que français d'ailleurs : traductrice du français, elle a contribué à faire connaître nombre d'écrivains français.
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À chaque sous-partie ou thématique, un petit cartouche explicatif accompagne de nombreux documents originaux : lettres, ouvrages, documents divers... Si la mise en contexte est passionnante, et apporte l'éclairage dont se targue l'exposition, on passe malheureusement à côté, je pense, de l'essentiel quand on ne parle pas allemand : car si les textes manuscrits se voient doublés d'une retranscription dactylographiée plus lisible rien n'est traduit en anglais. Parfois des bouts sont traduits dans les cartouches mais cela reste très parcellaire. J'ai trouvé ça d'autant plus dommage qu'il existe parmi tout ça une petite note rédigée en français qui, elle, se trouve traduite en allemand. Je pense que pour beaucoup ce sont des petits documents anecdotiques mais justement, à mon sens c'est dans ces petits riens que l'on en apprend beaucoup. Mais comme je le disais, on repart néanmoins avec une image plus claire du bouillonnement culturel et artistique qui avait lieu à cette époque et c'est déjà pas si mal.
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Bon à savoir : le musée de la littérature propose régulièrement des nocturnes en accès gratuit, n'hésitez pas à consulter mon agenda des événements gratuits à Vienne pour ne pas les manquer !


Egon Schiele : itinéraires d'une collection


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Quand ? Du 19 octobre 2018 au 17 février 2019
Quoi : Le Belvédère possède une collection très importantes d’œuvres d'Egon Schiele et propose en cette année anniversaire une exposition extensive regroupant toutes celles en sa possession. Chacune est remise en contexte, que ce soit l'histoire derrière sa commission ou son acquisition, avec bon nombre de documents d'archives ainsi exposés, et leur importance dans la carrière du peintre. En accompagnement, le département de conservation du musée partage ses découvertes sur certains des tableaux et ainsi que des anecdotes sur la réalisation des œuvres, mise en lumière par différentes techniques d'analyse.
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Mon avis : Je crois que les expositions à l'Orangerie sont vraiment mes préférées du Belvédère. J'avais déjà beaucoup aimé celle sur le modernisme croate et voilà qu'ils proposent en cette fin d'année une exposition sur Egon Schiele sous un angle très original, un complément idéal à celle du Leopold Museum. Chaque tableau ou croquis présenté est accompagné d'informations sur sa commission, sa réalisation et/ou son acquisition par le musée, ainsi que son histoire de manière générale. En filigrane se joue aussi l'histoire de l'Autriche et les nombreux problèmes de spoliation effectuée par le régime nazi, chose que je ne m'attendais pas du tout à voir traiter. On en apprend aussi également un peu plus sur les politiques de création de collections par un musée, notamment les échanges d’œuvres, les ventes et reventes... Enfin, le côté technique est également mis en avant, avec des explications sur les méthodes utilisées par le peintre par le biais de gros plans sur des détails ou les différentes retouches effectuées, visibles grâce aux rayons X par exemple. Au-delà des œuvres, cette exposition touche donc à plusieurs sujets pour une approche véritablement pluridisciplinaire de ce qu'englobe une collection dans un musée.
vienne modernisme viennois exposition egon schiele belvédère inférieur
Sur les tableaux eux-mêmes, on assiste à une variété dans les styles de Schiele, entre portraits, paysages et quelques croquis. Certains sont même accompagnés de croquis préparatoires. On peut aussi lire quelques lettres originales de Schiele (traduite dans les cartouches, heureusement, car il avait une écriture complètement illisible !). Quant aux informations distillés durant l'exposition, on est sur quelque chose de beaucoup moins académique qu'au Leopold : j'ai trouvé qu'on présentait ainsi un Schiele plus humain, avec des petites anecdotes (notamment des citations qui éclairent sur son état d'esprit quant à ces histoires de ventes de tableaux, qu'il trouvait très "grossières", préférant le terme d'"échange" : un tableau contre de l'argent.). En ressortant, ne manquez pas la frise qui regroupe les différentes sommes correspondant à chaque vente. La spéculation artistique a encore de beaux jours devant elle...
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Egon Schiele fut obligé de repeindre ce tableau, un portrait de sa femme, lorsqu'il fut acquis par le Belvédère (son premier tableau à être acquis par un musée autrichien !) car le directeur à l'époque jugeait que le décor de la jupe n'était pas approprié ; on a donc à gauche ce que à quoi on pense que ressemblait le tableau à l'origine et à droite l'original, après retouches. On remarque que le motif original apparaît légèrement, comme en transparence.


Pour aller plus loin


Au-delà des expositions, Vienne regorge de lieux à ne pas manquer lors d'une visite. Retrouvez mes articles sur le modernisme et l'art nouveau viennois :

8 commentaires :

  1. Super article, très riche et détaillé : c'est vraiement utile pour un WE à Vienne, bravo !

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    1. Merci beaucoup ! J'espère que cela peut aider face à toutes les super expo en cours !

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    2. Je confirme que ce billet m'a permis de passer un excellent séjour à Vienne la semaine dernière. Merci beaucoup :)

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    3. Oh j'en suis ravie, merci à vous !

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  2. Encore un super article ! Merci !

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    1. Merci, je suis contente si mon article peut aider !

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  3. Article passionnant...Il va m'être très utile pour mon Xième voyage à Vienne en septembre prochain. MERCIund bis bald

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    1. Je vous en prie ! Profitez bien de votre séjour :)

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