Neusiedlersee acte 2 : le lac à vélo

Après ma première virée au lac de Neusiedl qui avait été un semi-échec (souvenez-vous), j'ai profité cet été d'avoir une voiture à disposition pour aller découvrir un autre endroit du lac, plus au sud, du côté de Podersdorf. La ville est accessible en transports en commun (train + bus depuis Vienne) mais être véhiculée me permettait une plus grande liberté de mouvement et d'horaire. Cette fois, j'avais un peu mieux préparé ma sortie, avec une location de vélo dans le viseur et une chouette boucle de cinquante kilomètres, quand même.

   

C'est chez Radsport que j'ai loué mon vélo : il m'en a coûté 12 € pour la demi-journée (le prix d'une journée en fait). La boutique est située non loin du centre-ville sur la rue principale (de toute façon Podersdorf n'est pas très étendue) et propose un large choix de vélos, notamment électriques (ici pas vraiment indispensable vu qu'il y a très peu voire aucun dénivelé). Il y a d'autres magasins je crois sur la commune mais les tarifs sont sensiblement les mêmes. Et ensuite, en selle, direction la boucle B20, intitulée Lackenradweg. La boutique m'avait fourni une carte de la région, avec les différents circuits de vélo indiqués, mais ils sont très bien signalés sur la route, avec des panneaux et des marquages au sol. 

Ce circuit B20 permet de partir à la découverte de plusieurs étangs et surtout de la flore et la faune remarquables de la région. Il est d'ailleurs conseillé de se munir de jumelles pour observer les nombreuses espèces d'oiseaux et effectivement, j'ai pu en voir beaucoup, même de pas trop loin (de là à les nommer, il ne faut pas trop en demander). De mémoire, avec une pause pique-nique, j'ai mis environ trois heures, mais à la vitesse escargot. Ce circuit est conseillé aux familles : c'est vrai qu'il est très plat et que la majorité du trajet se fait sur des routes très peu fréquentées. Quand on rejoint des nationales, il y a toujours des pistes cyclables en bordure, ce qui fait qu'on ne roule jamais au contact des voitures. C'est vraiment très appréciable.

Malheureusement la plus grande partie du circuit s'est effectuée sous une épaisse couverture nuageuse et même un début de crachin : les photos que vous voyez représentent surtout le dernier tiers du circuit. Cela tombait bien car la première quinzaine de kilomètres n'est pas la plus jolie, côté paysage : on longe certes quelques vignes mais on est surtout au milieu des exploitations fermières, il n'y a pas grand-chose à voir. Le Zicksee (photo ci-dessous) annonce enfin la zone avec les étangs, c'est là que le chemin commence à devenir le plus intéressant. Niveau route, pour le moment on roule uniquement sur du bitume. Il y aura plus loin quelques portions de chemins pierreux mais cela reste minoritaire.

Coucou les cigognes !

À l'approche du Lange Lacke, le ciel semble décidé à se découvrir et le soleil fait son apparition. On peut enfin apercevoir quelques oiseaux jouant à cache-cache dans la végétation mais malheureusement, beaucoup d'étangs présents sur la carte sont réduits à peau de chagrin l'été. Il faut dire que le lac de Neusiedl n'est pas bien profond, rarement plus d'1,80 m. Oui oui, je n'ai pas mal placé ma virgule... Autant dire que les étangs sur ses abords ressemblent surtout à des flaques d'eau. Mais avec les rayons du soleil, les couleurs se font plus éclatantes, les tournesols ont fini de pendre piteusement et les vignes ont une jolie teinte verte prometteuse... Autriche oblige, on ne s'étonnera pas de croiser ici une croix, là une petite chapelle, apportant une touche toute particulière au paysage.

Passé le village de Illmitz, je décide de couper le circuit, gagnant ainsi une petite dizaine de kilomètres (le VTT était vraiment une mauvaise idée avec mes problèmes de dos, ce que je retiendrai de cette virée ce sera avant tout des semaines de dos bloqué – malheureusement je ne suis pas prête de refaire du vélo...). La fin du circuit ne se fera pas sans douleur mais c'est dommage, c'est bel et bien la partie la plus jolie de la boucle. On arrive dans la zone longeant le Neusiedlersee à proprement parlé et personne ne s'y trompe : si je n'ai pas croisé grand-monde les trente kilomètres précédents, roulant quasiment en compagnie de moi-même et de la nature, là c'est une véritable autoroute de vélos que je croise.

Un petit étang qui a survécu aux températures où barbotent quelques oiseaux.

Avant de retourner à Podersdorf, il faut s'arrêter dans l'un de ces postes d'observation qui offrent une belle vue sur les alentours, et notamment sur le lac : on se rend un peu mieux compte de son étendue ainsi que des paysages que l'on a traversés depuis plusieurs heures. La végétation est peu abondante, mis à part quelques rares arbres solitaires et bien sûr les vignes, il n'y a rien pour accrocher le regard à des kilomètres à la ronde. Même si Vienne n'est pas entourée de collines très hautes, c'est un panorama dont j'avais perdu l'habitude, ça en devient même un peu déstabilisant, tout ce plat. Mais ce que je retiendrai surtout, c'est cette lumière si particulière. Je ne sais pas à quoi elle est due mais elle offrait au paysage des teintes presque délavées, comme une peinture à l'aquarelle. Malheureusement ça n'a pas duré et le temps que je retourne dans le village, les nuages étaient revenus en masse.

À Podersdorf, il ne faut pas manquer d'aller jusqu'au bout de la jetée où se dresse ce phare blanc et rouge très photogénique, qui est un peu l'attraction de la ville : je me demande d'ailleurs ce qu'il fait là, je n'ai pas l'impression que l'on risque grand-chose sur ce lac où il est difficile de ne pas avoir pied ! En parlant de baignade, vous avez dans le village des plages aménagées mais elles sont malheureusement payantes : pas moyen de ne serait-ce que marcher le long de l'eau sans mettre la main au porte-monnaie, la côte est rendue inaccessible par des clôtures et des portillons. Et c'est bien dommage.

Finalement, cette seconde virée au lac de Neusiedl aura été beaucoup plus positive que la première. Je trouve toujours que c'est un peu galère en transports en commun (même si faisable), surtout pour aller explorer l'autre rive, que j'aimerais beaucoup faire. En attendant, la prochaine étape, ce sera cet hiver : je suis curieuse de voir ce lac tout gelé et pourquoi pas m'élancer également à faire du patin à glace (ou, plus sérieusement, observer les autres en faire).

Quelques liens :

- les balades à vélo au départ de Podersdorf (avec des cartes)

- tous les circuits autour du lac

Vous avez aimé ? Épinglez-moi !