Après avoir passé la première journée à explorer les rues tortueuses de Venise et à découvrir ses multiples quartiers, pour la seconde journée nous avons mis les voiles, direction les îles de la lagune : Le Lido, Murano, Torcello, Burano... Comme pour la première partir, je vous livre sans filtre mes impressions et mes conseils, distillés au fil de l'eau. Pas de city guide à proprement parler mais un compte rendu d'impression sur les différents lieux visités.
Au sommaire :
Castello et le musée navalLe Lido
Murano
Torcello
Burano
Cannaregio et le Ghetto
Alors Venise, c'était comment ?
9 h - Dans les ruelles du Castello
Le lendemain matin, nous partons donc à la découverte d'un nouveau quartier : le Castello. J'ai en effet envie de voir l'entrée de l'Arsenal, à défaut de le visiter (je m'étais mise dans la tête qu'on y voyait encore les chantiers navals mais où que je regarde, on ne parle que de la Biennale). Nous nous enfonçons donc dans un nouveau lacis de ruelles, ponts et canaux qui semblent en tout point identiques à ceux de la veille. Cette fois par contre, la foule est aux abonnés absents ; clairement nous nous aventurons là dans un quartier plutôt boudé des touristes. Plus nous progressons, plus les différences apparaissent : les bâtiments semblent plus délabrés, mais sans cette patine d'un aspect vieilli savamment entretenu, plus de saleté, des ruelles un peu glauques, même en plein jour... même le linge qui pend n'a plus rien de photogénique ! Le Castello donne tout de suite l'impression d'un quartier populaire, véritablement aux mains de la population vénitienne.
La façade de l'ancienne Scuola Grande di San Marco, désormais l'un des hôpitaux de la ville. À côté on retrouve la basilique Zanipolo (entrée payante).
L'entrée de l'Arsenal, désormais l'un des lieux d'exposition des Biennales d'art et d'architecture.
Le musée d'histoire navale
Le musée d'histoire navale est actuellement en rénovation mais il est possible de visiter le pavillon des navires, juste à côté de l'entrée de l'Arsenal : d'ailleurs, au début, j'ai bien cru que le musée se limitait à ça. Il n'est donc possible, pour le moment, que d'admirer plusieurs navires liés à l'histoire de Venise, que ce soit des anciennes gondoles, dont une mortuaire magnifique recouverte d'or, le navire de cérémonie du roi Vittorio Emanuele II, des bateaux de pêche typiques de la lagune ou encore des modèles bien plus récents. L'avantage c'est que chaque navire présenté est remis dans son contexte, on en apprend ainsi un peu plus sur l'histoire de Venise côté mer.
Le navire de cérémonie de Vittorio Emanuele II, avec le lion de saint Marc à la proue.
Nous rejoignons ensuite la Riva, cette longue promenade au bord de la lagune où se situent notamment les arrêts de vaporetto. Il n'est pas particulièrement tôt mais aussi "éloigné" du cœur plus touristique, l'esplanade est presque déserte. Le reste de notre journée bien chargée nous presse mais il aurait été agréable de continuer à la longer, jusqu'aux jardins publics que l'on aperçoit à la pointe.
Verdict : Clairement moins touristique et un peu plus à l'abandon (du moins c'est l'impression ressentie), le quartier du Castello fait pâle figure face aux autres et n'est à priori pas un lieu de visite de premier choix. C'est néanmoins le lieu idéal pour prendre une dose de Venise à l'écart des touristes ; mais ne vous attendez pas au quartier le plus joli ou le plus animé (la proportion de restaurants et bars semble bien plus faible).
À ne pas manquer : Amateur d'histoire navale, le musée du même nom semble un incontournable ; en attendant sa réouverture, le pavillon des navires pourra assouvir votre curiosité. La Biennale y a également ses quartiers, entre l'Arsenal et les pavillons disséminés dans les jardins publics. La promenade le long de la lagune est également beaucoup plus tranquille que du côté de la place Saint-Marc.
11 h 30 - Les plages du Lido
Le Lido est la grande île au sud-est de Venise, notamment réputée pour ses plages : si vous voulez vous baigner dans la Méditerranée, c'est ici qu'il faut venir. Nous nous y sommes rendues pour une seule raison : le guide indiquait qu'on y trouvait de nombreux bâtiments art nouveau, il était donc impensable pour moi de ne pas aller m'en rendre compte par moi même. J'ai vaguement réussi à trouver une liste sur Internet (en réalité suggérée dans mon guide), peu détaillée et tout en italien. Résultat ? Grosse déception. La majorité des villas qu'elle semblait indiquer n'avait aucun lien avec le style Liberty... quand on trouvait les lieux potentiellement correspondants. Nous avons vite laissé tomber la chasse à l'art nouveau et quitté l'île, après être quand même descendues jusqu'à l'imposant hôtel Excelsior et être passées à côté des bâtiments accueillant la Mostra.
L'un des rares bâtiments art nouveau clairement reconnaissable : l'hôtel Ausonia.
L'Hôtel des Bains, pour le moment fermé.
Le palace Excelsior.
Verdict : Que de temps perdu pour pas grand-chose ! Impossible de trouver les villas liberty mal répertoriées. Si vous ne comptez pas vous baigner, le Lido est clairement dispensable. Cela vous évitera également de devoir se réhabituer aux voitures et à leur bruit. Par contre, bon plan, si vous avez un ticket de transport à la journée, il est valable pour le service de bus, ce qui peut être pratique pour circuler plus rapidement qu'à pied, l'île étant plutôt étendue. Mon seul regret finalement aura été de ne pas avoir poussé jusqu'à Malamacco, bien plus au sud de l'île. Notre guide la présentait comme une version miniature de Venise : peut-être y descendre au lieu de chasser les villas Liberty invisibles aurait été plus judicieux.
Bon point, les plages du Lido n'ont pas l'air d'être payantes : j'ai pu rentrer sur l'une d'elles sans problème, pour aller photographier l'Excelsior depuis un autre point de vue.
L'Arsenal côté lagune.
13 h 30 - L'île de verre : Murano
Deuxième étape dans notre tour des îles de la lagune : Murano. Nous avons décidé de nous y arrêter juste pour ne pas passer à côté, malgré les nombreux avis ici et là qui avertissaient que c'était clairement un endroit que l'on pouvait éviter. Dommage que nous ayons décidé d'y aller malgré tout car effectivement, Murano est clairement dispensable, surtout lors d'un séjour court. Nous avons dû y rester en tout et pour tout un peu plus d'une heure, la majorité du temps consacrée à chercher un supermarché pour acheter de quoi réparer la lanière de chaussure de ma mère qui avait lâché (il y a un Coop dans une petite rue donnant sur le Riva Longa, si ça peut servir). Plus sérieusement, nous avons visité un ou deux ateliers qui semblaient produire directement sur place mais pour beaucoup, c'est clairement de la quincaillerie à bas prix. L'île en elle-même n'a rien de bien spectaculaire.
Verdict : À moins que vous ne souhaitiez acquérir un véritable lustre de Murano ou un quelconque objet produit sur place (et dans ce cas, faites quand même attention où vous l'achetez, tout n'est pas fabriqué sur l'île et les arnaques peuvent arriver), l'île n'est pas un passage obligé de tout séjour à Venise, surtout les plus courts. Les petites babioles se trouvent très facilement dans Venise directement, si vous voulez acheter du Murano "made in China". Sinon, outre les ateliers, il n'y a pas grand-chose à voir d'intéressant et après Venise, l'île fait un peu pâle figure.
16 h - Les mosaïques de Torcello
Après Murano, nous sommes montées dans le vaporetto direction Burano, étape obligée si l'on souhaite découvrir la petite île de Torcello, qui constituait l'un des temps forts de ce second jour. Jusqu'à présent, la journée est globalement allée de déception en déception et j'étais quasiment résignée à en subir une nouvelle... Heureusement ce ne fut pas du tout le cas et je peux même le dire : Torcello fut l'un de mes coups de cœur de mon séjour à Venise. Pas le genre à vous faire faire des bonds partout mais ce sont parmi les souvenirs que je chéris le plus. Il est fort probable que vous n'ayez encore jamais entendu ce nom associé à Venise et pour cause : l'île est vraiment toute petite et il n'y a pas grand-chose à voir, si ce n'est les restes d'une ancienne cité byzantine.
Après avoir débarqué, on longe un étroit canal, bordé par ici un restaurant, là une maison, là encore un petit musée qui a l'air... pittoresque dirons-nous... Ce qui est certain c'est qu'il n'y a pas foule même si j'ai été surprise du nombre de personnes croisées : Torcello n'est pas un secret si bien gardé que ça. Au bout de quelques centaines de mètres, on arrive sur une vaste place où se trouve le musée archéologique, d'un côté, qui renferme les vestiges de l'ancienne cité, et de l'autre une petite église (construite plus tardivement, au XIe siècle) et la fameuse basilique Santa Maria Assunta. C'est elle qui renferme le but de la visite, une gigantesque mosaïque du Jugement dernier. Malheureusement les photos sont interdites à l'intérieur mais le souvenir est lui bien ancré dans ma mémoire. L'entrée est payante (5 €) et l'audio-guide (2 €) vivement recommandé si vous souhaitez comprendre ce que vous voyez (aucun panneau explicatif ne se trouve dans l'église). Il est également possible de monter en haut du campanile. (Plus d'infos)
Verdict : Relativement mal desservie (tous les vaporetto entre Murano et Burano ne s'y arrêtent pas et ce n'est pas toujours évident de comprendre lequel y va, preuve en est le nombre qui nous sont passés sous le nez), Torcello est un petit bijou à découvrir si l'art byzantin vous intéresse. Pour les autres, c'est clairement une île dispensable vu qu'il n'y a rien d'autre à y faire. Par contre, mieux vaut prévoir un créneau suffisamment important dans votre emploi du temps du fait du passage irrégulier des vaporetto. Dans tous les cas, l'île est également très appréciable pour sa verdure à foison : voir enfin autant d'herbe et d'arbres au mètre carré, ça fait plaisir.
17 h - Multicolore Burano
Regonflée par cette visite passionnante, c'est pleine d'espoir que nous débarquons (de nouveau) sur Burano. Personne ne tarit d'éloge sur cette île et les photos de ses façades colorées ont fait le tour du monde. Elle possède aussi une solide réputation d'être très touristique mais, naïves que nous sommes, nous nous disons qu'en presque fin de journée, la majorité des gens seraient de retour sur Venise. Grosse erreur. À peine on s'engouffre dans la première rue que l'on comprend que visiter Burano calmement, cela relève de la mission impossible... ou en tout cas, pas en plein été. Évidemment, je me rends bien compte du paradoxe depuis le billet précédent où moi, touriste parmi les touristes, je critique la présence des autres. Mais au-delà du nombre, ce sont surtout des comportements qui sont fatigants... ou du moins qui me fatigue. Peut-être que c'est manquer de tolérance mais j'ai besoin de calme quand je voyage, j'aime m'imprégner de l'ambiance d'un lieu, avancer à mon rythme... Parasitée ainsi par le bruit, la circulation hachée, les silhouettes dont il faut faire abstraction pour voir ce qu'il y a derrière... Burano a été la goutte de trop.
Au-delà du monde, Burano est certes très mignon, et typique, avec ses façades multicolores mais encore une fois, on s'y ennuie un peu, on tourne vite en rond et il devient difficile d'apprécier les productions locales (comme la dentelle) quand il faut passer son temps à se faufiler de-ci, de-là. Les boutiques sont blindées, les terrasses bondées, et rares sont les petites places ou ruelles un tant soit peu calmes. Je plains sincèrement la population qui habite là à l'année et n'ose imaginer leur ras-le-bol de nous, touristes, venus photographier les agencements parfois inattendus de couleur.
Verdict : Oui Burano c'est très joli avec cette explosion de couleur dans une ville qui nous a plutôt habitués jusqu'ici à des tons fanés mais au-delà de la palette arc-en-ciel, encore une fois, la balade tourne vite court. Encore une déception pour ma part, on est très loin du coup de cœur dont tout le monde se rengorge, ou presque. À vous de voir si vous êtes prêts à faire une heure et demie de vaporetto (au moins) pour voir simplement une succession de façades colorées.
J'aurais dû prendre des clichés "behind the scene" car là, avec aussi peu de monde dessus, on pourrait m'accuser de mensonge que je ne vous donnerais pas forcément tort. Mais croyez-moi, chaque photo sans personne ou presque, ce sont des longues minutes d'attente.
Au retour de Burano, en approchant Venise, nous passons au large du cimetière situé sur l'île de San Michele. Celui-ci se visite. Est-ce parmi les morts que j'aurais finalement trouvé la quiétude qui m'a tant fait défaut à Venise ?
18 h 30 - Fin de journée dans le Cannaregio
Pour la dernière soirée, nous décidons de flâner dans le Cannaregio, le dernier quartier que nous n'avons pas exploré. Cette fois-ci, pas de but particulier, c'est à peine si je sors le plan. L'idée est de remonter jusqu'au Ghetto, l'ancien quartier juif de Venise. Depuis la station Fondamente Nove, nous rejoignons d'abord la très vivante artère Strada Nova où l'on a l'impression de retrouver pour un temps le monde moderne avec ses boutiques internationales : inutile de dire que ça ne nous avait pas vraiment manqué. Nous nous éloignons rapidement au hasard des rues, rencontrons une place où des enfants jouent au ballon, remontant enfin des canaux à notre rythme, sans personne pour nous imposer le leur. C'est l'heure de l'aperitivo, les terrasses des bars et restaurants sont prises d'assaut, quand on ne reste pas debout tout simplement à profiter de son verre de Spritz, les rues se vident petit à petit et la population semble reprendre ses droits. Quand nous arrivons au Campo del Ghetto Novo, il est bien évidemment trop tard pour visiter les Schola ou le musée hébraïque. La place semble comme suspendue, surprise, nous entendons même un oiseau chanter. Venise change à nouveau de visage et se fait plus chaleureuse, comme si elle nous offrait une dernière possibilité de succomber à son charme.
Nous finirons la soirée sur les bords du canal de Cannaregio, non loin de l'arrêt de vaporetto Guglie. Finalement, l'appel du risotto à l'encre de seiche aura été le plus fort et tant pis s'il n'est servi que pour deux personnes : après tout, ce n'est pas demain la veille que j'aurais l'occasion d'en remanger. Le soleil nous gratifiera d'un dernier coucher somptueux, embrasant les bâtiments. Et il sera bientôt temps de dire au revoir à Venise.
Verdict : Le Cannaregio est un quartier à deux visages, d'un côté très animé du côté de la Strada Nova, et de l'autre plus populaire, comme le Castello, quand on s'éloigne des artères principales. Du peu que nous l'avons parcouru, il m'a semblé le meilleur compris : encore un peu préservé de l'uniformisation imposée par le tourisme mais avec suffisamment de vie pour satisfaire toutes les envies. Nous l'avons parcouru trop tardivement pour que je vous liste mes incontournables mais le Ghetto s'impose de lui-même. Quant au canal du Cannareggio, il est bordé de nombreux restaurants et offre une belle perspective : je vous le recommande en fin de journée sans hésitation.
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Cette photo résume parfaitement mon état d'esprit après ces deux jours passés à Venise : l'impression de l'avoir vue que par un bout de la lorgnette, de manière déformée et très lointaine. J'ai peut-être été très négative dans ces deux articles, je ne m'en rends pas bien compte. Il faut dire que j'ai quitté la ville avec un ressenti très négatif, comme une impression d'imposture, de m'être fait flouer : je n'ai pas retrouvé les merveilles qu'on m'avait vendues, je ne suis pas tombée sous le charme de Venise comme tout le monde m'avait prédit qu'il se passerait. J'étais donc dépitée mais aussi très en colère car c'était, je crois, la première fois que je rentrais d'un voyage à ce point déçue. Je crois que j'ai tellement voulu aimer Venise avant d'y aller que la déception n'en a été que plus rude.
Alors Venise, c'était comment ?
Pourtant je ne retiens pas que du négatif de ce voyage et, les mois passant, ce sentiment très vif s'est atténué. C'est également pour cela que j'ai autant attendu avant d'en parler ici, je voulais digérer cette expérience, comprendre ce qui m'avait autant déplu et pourquoi, plutôt que d'écrire sous le coup de toutes ces émotions négatives. Même sur place, il y a des choses qui m'ont plu, émerveillée, émue : voir cette ville de loin est un petit miracle, penser à sa construction ne peut laisser de marbre. Elle possède une atmosphère unique, une ambiance que l'on ne retrouvera jamais ailleurs : l'eau omniprésente, l'absence de voitures, cette patine surannée... La surprise de tomber sur une place bourrée de charme, longer un canal au coucher du soleil... Il y a tant de moments et de lieux à apprécier pour les expériences immédiates qu'ils procurent.
Plusieurs mois plus tard, ce sont des sentiments contradictoires qui m'assaillent quand je repense à ce séjour. D'un côté, je n'ai aucun regret : même déçue, je suis contente d'avoir découvert Venise qui reste l'une de ces destinations, aussi bête que cela puisse être, qu'il me semble incontournables de voir une fois dans sa vie. Mais de l'autre, je ne peux m'empêcher de regretter ce rendez-vous manqué. Car je pense maintenant que je n'ai pas visité Venise dans de bonnes conditions. Si un jour je dois revenir, je referai les choses différemment, c'est sûr.
Déjà il y a la période : début août, ce n'était pas une riche idée. Au printemps ou à l'automne, la ville doit être plus calme, c'est en tout cas la teneur des avis que j'ai pu collecter à gauche à droite. Là clairement, l'omniprésence de la foule a eu un impact négatif indéniable sur mon expérience. Mais surtout, Venise ne se visite pas comme n'importe quelle autre destination citadine. Je m'explique.
J'ai appliqué à Venise le même genre de programme que j'applique à tous mes voyages : visite quartier par quartier, sélection des incontournables, entrecoupés temps plus calme de balade ou de repos. À chaque voyage mon idée est d'en couvrir le plus possible, ponctué par des visites correspondant à mes centres d'intérêt, et en laissant peu de place à l'improvisation ou aux temps morts. Mon leitmotiv ? Rentabilité. Ce n'est pas un vilain mot : j'aime simplement en voir le plus possible pour essayer d'obtenir une vision d'ensemble d'un lieu, en saisir l'essence. La majorité du temps, ça ne pose pas de problème car les villes possèdent des quartiers suffisamment différents pour entretenir le sentiment d'inconnu et de découverte. Sauf qu'ici ça n'a pas fonctionné, preuve en est ma lassitude au bout de deux heures de tous ces ponts, rues et canaux qui se ressemblent.
Venise est un tout et même si les guides la découpent en quartier (quartiers bien réels, au demeurant, à l'identité propre), il me semble vain de s'attendre à expérimenter des choses différentes de l'un à l'autre. Pour caricaturer, où que vous alliez, ce ne sera que canaux plus ou moins larges, rues plus ou moins étroites, artères plus ou moins bondées, et ponts plus ou moins grands. La limite entre tel ou tel quartier est bien fine. Difficile dans ce cadre-là de s'attendre à être surpris à tous les coins de rue. Même sentiment au niveau des visites qui se ressemblent beaucoup : palais, galeries d'art, églises... En simplifiant les choses à l'extrême, Venise m'apparaît comme un copier/coller du même quartier, où on aurait simplement changé un truc par-ci, une chose par-là histoire d'éviter une trop forte ressemblance.
Je suis donc arrivée à la conclusion suivante : Venise ne se visite pas, elle se vit. Et si je dois revenir, c'est exactement ce que je ferai. Prendre le temps de vivre au rythme de la ville. Me laisser conduire par le hasard. Profiter du moment. Ponctuer de temps en temps d'une visite culturelle. Prendre le temps : voici la clé. Ne pas enchaîner les endroits, les quartiers, ne pas essayer de faire rentrer le plus de choses dans un temps minimum. Ne pas essayer de "rentabiliser" son voyage. Un canal reste un canal, qu'il se situe dans le Dorsoduro ou le Cannaregio, le ressenti sera quasiment identique. Inutile dans ce cas de faire la course à la découverte. Car tout finit par se fondre dans un décor informe et ne résulte qu'en une chose : lassitude.
Donc oui, Venise m'a déçue. Comme pour toute destination, il y a certains aspects qui ne m'ont pas plu, pour des raisons de sensibilité personnelle. Mais au-delà de ces déceptions somme toute inévitables, la faute est en partie mienne. C'est en tout cas une bonne occasion d'apprendre de ses erreurs et d'aborder le prochain voyage avec humilité.
Tu me donnes envie de retourner y faire une escapade...
RépondreSupprimerTant mieux si mon ressenti plutôt négatif n'en ternit pas pour autant la beauté de la ville !
SupprimerComme la dernière fois, je prends bonne note de tes avis et conseils pour mon prochain séjour à Venise. Tes photos me donnent encore plus envie d'y être déjà !
RépondreSupprimerJ'espère que tu en profiteras mieux que moi :) En hiver ce sera une autre ambiance, c'est sûr !
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