Chambéry en cinq idées

Alors que certains d'entre vous ne vont peut-être pas tarder à prendre la voiture pour rejoindre les stations de ski en Savoie et Haute-Savoie, je suis dit que ce serait le moment idéal pour publier l'article sur la ville où j'ai véçu pendant cinq ans : Chambéry. Je n'ai pas réussi à me rendre compte durant ce temps si c'était vraiment un endroit touristique mais, même si je ne m'y suis pas plu pour un tas de raisons, la plus grande ville de Savoie possède quelques arguments qui peuvent en faire une étape de choix, à défaut d'une véritable destination de vacances. Laissez-moi vous en présenter cinq.

La vieille ville

Chambéry en cela est très agréable : tout le centre-ville est piétonnier. On peut ainsi déambuler dans des rues où se mélangent des influences aussi bien italiennes que beaucoup plus néoclassiques sans se soucier des voitures. Par beau temps, c'est un festival de couleur qui attend le promeneur, notamment des jaunes, des bleus et des roses ; et quand le temps est à la grisaille, cela apporte une petite touche de gaîté bienvenue.

L'Hôtel de ville.

Le Palais de justice.

Le centre névralgique de Chambéry, c'est la grande place Saint-Léger, avec son horloge en plein milieu. Là s'alignent restaurants, bars et boutiques ; c'est aussi le point de départ du train touristique. Promenez-vous le nez en l'air, de belles façades se répondent de part et d'autre.

   

La rue de Boigne relie la place des Éléphants et le château ; sur une portion, deux arcades couvertes se font face.

La place de Genève, récemment réaménagée, où se tient notamment le marché, est sûrement l'autre place vivante de la ville.

La chapelle Vaugelas, lieu d'exposition.

   

Chambéry c'est aussi de nombreuses petites ruelles très étroites, dont la rue Basse du Château, l'une des plus vieilles de la ville (XIVe siècle) avec sa jolie passerelle couverte.

Parmi les monuments à ne pas manquer, un petit tour s'impose à la cathédrale sur la place Métropole : son aspect n'est guère imposant et peut-être la confondrez-vous avec une banale église mais attendez de pousser les portes et d'admirer le superbe décor en trompe-l'œil à l'intérieur. Juste à côté le cloître mène au Musée savoisien, qui s'intéresse à l'histoire du département (les deux malheureusement fermés jusqu'en 2019 pour rénovation).

À l'intérieur du cloître.

Le Musée savoisien.

   

Le château

Après la place des Éléphants, le château des ducs de Savoie est certainement le lieu le plus emblématique de Chambéry. Ancien château fort du XIe siècle, il a connu des étapes de reconstruction successives depuis le XIIIe siècle, offrant un mélange de style encore très clairement perceptible aujourd'hui, par exemple entre les tours médiévales et la façade rose, de l'autre côté, datant du XIXe siècle. Siège de la préfecture de Savoie, le château se découvre lors de visites guidées, toute l'année. Avant il était possible de pénétrer dans la cour librement ; avec l'état d'urgence de ces derniers mois et le plan Vigipirate renforcé, l'entrée est interdite en dehors des visites guidées (cela changera peut-être courant 2017). J'ai eu l'occasion d'y rentrer il y a quelques années, lors des journées du patrimoine, mais n'avais visité que la Sainte-Chapelle. Elle abrite notamment un important carillon (le plus grand de France) qui fait résonner ses soixante-dix cloches dans toute la ville les premiers et troisièmes samedis de chaque mois. Pour avoir un aperçu de la cour intérieure du château et des principaux bâtiments, il faut se rendre au parc du Château, où l'on accède soit avenue de Lyon, du côté du Muséum d'Histoire Naturelle, soit Faubourg Mâché, à la sortie de la petite rue de la Trésorerie.

Accès au parc du Château depuis le Faubourg Mâché.

Les traboules

Moins nombreuses qu'à Lyon, Chambéry possède quelques traboules, des passages piétonniers qui permettent de se rendre d'une rue à l'autre en traversant les cours intérieures des immeubles. La plupart rayonnent autour de la place Saint-Léger mais il y en a quelques-unes du côté de la rue Juiverie ou de la rue de Boigne. On y fait de jolies découvertes, des cours tranquilles, des façades en trompe-l'œil, des publicités qui datent d'un autre âge... Un bon moyen également pour circuler plus rapidement d'un côté à l'autre de la ville.

   

Une ville à la campagne

Chambéry est une toute petite ville entourée de montagnes. Les endroits pour les admirer ne manquent pas, ainsi que les balades accessibles depuis le centre-ville : belvédères, cascades, château... Il y a beaucoup à voir dans les environs proches. Ma préférée (bon en vérité la seule que j'ai faite) est celle qui part depuis le parc de Buisson rond (avec son joli point de vue sur les Belledonne) pour monter jusqu'à la maison de Jean-Jacques Rousseau, Les Charmettes, avant de redescendre via le parc de l'Étincelle et sa vue sur le lac du Bourget. Le long du circuit, on accède à de beaux points de vue sur Chambéry et le massif des Bauges, notamment la croix du Nivolet. La ville a publié un cartoguide avec plus d'une cinquantaine d'idées de balade, également consultable en ligne : feuilletez-le pour vous rendre compte du nombre de circuits possibles dans les alentours ! (Et pour d'autres balades dans la région, je vous invite à consulter ma carte de France, j'y ai répertorié toutes mes sorties nature.)

   

Le lac du Bourget

D'accord je triche, car le lac du Bourget n'est pas du tout situé sur la commune de Chambéry, mais si vous passez dans le coin, impensable de ne pas rendre une visite au plus grand lac naturel d'origine glaciaire de France. C'est certainement l'un des endroits où j'ai préféré le plus aller, même s'il m'aura fallu attendre le dernier été pour m'y baigner ! Plages, randonnées, belvédères, restaurants avec vue, ou simplement prendre le temps de le longer en voiture, il y a toujours une bonne raison d'y aller, et ce, quelles que soient les saisons !

Depuis le restaurant Le Belvédère à la Chambotte.

Bonus : mes bonnes adresses

En cinq ans, j'ai pu tester un paquet de restaurants et de bars ; et même s'il arrive que les endroits ouvrent et ferment à la vitesse de la lumière, voici une sélection de mes meilleures adresses chambériennes :

• pour un goûter (entre copines) : Aux Délices de Mademoizelle (11 rue Jean Pierre Veyrat), salon de thé cosy qui propose notamment de très bons cupcakes.
• une pâtisserie chic : Le Fidèle Berger (15 rue de Boigne), de la pâtisserie avec un grand P !
• un petit goût de Bretagne : les meilleures crêpes sont sans nul doute au Gulliver (4 rue de Lans). Pensez à réserver !
• des pizzas à tomber : Da Anna Maria (27 place Monge). Réservation conseillée, le pizzaïolo ne prépare qu'un quota de pâte à pizza par service ; sinon, celles de L'Entracte (34 rue du Verger) sont également très bonnes.
• LE bar à bière : ouvert quelques mois seulement avant mon départ, Beer O'clock (44 place Saint-Léger) propose de nombreuses bières à la pression ; pour déguster une bonne pinte de Guinness en toute tranquillité, direction le Café du Théâtre (place du même nom).
• pour un gastronomique pas cher : le Bistrot (6 rue du Théâtre) propose des formules le midi vraiment abordables.
• un repas express le midi : la Brasserie du théâtre (14 rue Denfert Rochereau), avec notamment ses tartines copieuses et franchement pas chères.
• un brunch le dimanche : cet été, le Grand Joseph (4 place du Château) proposait une formule brunch le dimanche (testée et approuvée). Aucune idée par contre si ça se continue l'hiver.
• un peu d'exotisme : Chambéry n'est pas très riche en cuisine du monde, on n'y trouve que les plus classiques asiatique/indien ; pour les spécialités chinoises, je vous recommande Le Pékin (3 rue de la banque) ou Le Dragon d'Or (191 rue Michaud) ; pour un bon couscous, Nuits du sud (13 place Monge) ; et pour les meilleurs sushis de Chambéry, Le Patio, face à la gare : j'ai testé tous les autres et c'est chez eux que j'avais mes habitudes (cinq mois après, ils me manquent encore !). Si vous cherchez des spécialités de makis qui sortent un peu de l'ordinaire, je vous recommande plutôt Okiddo (60 rue de la Gare), mais les prix sont plus élevés.
• un bon burger : figurez-vous qu'en cinq ans, je n'ai jamais réussi à trouver l'adresse pour un bon burger, souvent ils sont bien trop chers pour ce qu'on mange... Quant aux enseignes à emporter, elles ne sont pas très concluantes. Finalement, en écrivant cet article, celui qui me vient à l'esprit c'est celui de chez Le Savoyard (35 place Monge), restaurant qui en plus propose de nombreuses spécialités du coin (fondue, raclette...).
• à fuir comme la peste : Aux Piétons (30 place Monge), certainement ma pire expérience culinaire, patron éméché, longue attente, plats froids et mauvais... Je ne sais pas si nous avions simplement joué de malchance ce jour-là mais vraiment, allez-y à vos risques et périls !