Une nouvelle routine
Oh rien de bien extraordinaire : mettre mon réveil le plus loin possible de mon lit pour me forcer à me lever pour l'éteindre et ne pas me recoucher en disant : « cinq minutes de plus », cinq minutes se transformant le plus souvent en une heure complète. Me préparer avant de commencer ma journée de travail : fini les matinées en pyjama. Ce qui me laisse également quelques minutes pour faire mes leçons d'allemand quotidiennes et ensuite, bien réveillée, je suis prête à attaquer le boulot. Le soir, ça n'a pas changé, j'essaye toujours de trouver un prétexte pour mettre le nez dehors, même dix minutes. Dorénavant, la nuit tombant désormais avant 17 h (bonjour la déprime), cette sortie va plutôt se décaler sur mon temps de pause à midi. Et enfin, en soirée, extinction de l'ordinateur à minuit au plus tard. Je retrouve ainsi du temps pour lire, transition parfaite pour préparer mon cerveau au sommeil. Les premiers jours ont été assez durs, surtout le soir : je suis un oiseau de nuit, mon corps se réveille en fin de journée, et souvent à minuit je ne ressens aucune fatigue. Mais j'ai vite pris le pli et en fin de mois, même, j'ai réussi à décaler mon réveil de dix minutes.
Formalités administratives
Cela faisait depuis mon arrivée en août que je repoussais l'une des deux formalités administratives qui me restaient à effectuer (l'autre sera pour ce mois-ci mais j'en reparle plus bas) : obtenir mon e-card, la carte de sécurité sociale autrichienne. De par mon statut spécial (je travaille et cotise en France), j'ai donc un régime particulier, une espèce de carte européenne en un peu amélioré. J'avais fait les démarches avant mon départ et j'avais donc simplement besoin d'aller amener le bon formulaire au bon endroit. Endroit que j'ai trouvé facilement après m'être renseignée auprès du consulat. Mais je ne sais pas vous, moi l'administration me file des boutons, toutes ces démarches officielles à effectuer sont une vraie corvée. Et comme je suis du genre à prévoir une montagne de problèmes à l'avance, je me suis trouvé toutes les excuses du monde pour ne pas y aller. Sauf que bon, j'avais encore en mémoire mes soucis de santé lors de ma venue en juin, ma carte européenne est en France et mon attestation quelque part dans les limbes de mon ordinateur (sans que je sois certaine qu'elle soit encore valide), bref ça devenait urgent. Je me suis finalement rendu compte que le bâtiment de la sécu était à dix minutes de chez moi, j'ai bravé les bizarreries d'horaires (en Autriche les administrations ouvrent et ferment assez tôt, il n'est donc pas rare d'avoir des services ouverts entre 7 h et 14 h...) et... après exactement 5 minutes dans le bureau adéquat, j'ai reçu ma carte une semaine plus tard. Vous parlez d'une épreuve...
Sortir, sortir, sortir
Le mois dernier, l'une de mes résolutions était de rencontrer du monde : c'est chose à moitié réussie. Déjà en France je ne suis pas quelqu'un de très sociable mais là, à l'étranger, je suis bien en peine de trouver le bon moyen de le faire. Je n'ai toujours pas sauté le pas d'aller travailler dans un espace de coworking, déjà du fait du coût, mais aussi parce que... oui, en fait j'ai la flemme de sortir de chez moi la plupart du temps. De toute façon, je me connais, je pense qu'il me faudrait des mois et que l'initiative vienne de quelqu'un d'autre pour que j'ose discuter avec les gens présents dans ce genre d'endroits. Mes possibilités pour rencontrer du monde sont donc assez réduites. J'ai pourtant réussi à trouver deux opportunités, avec un ratio de réussite de un pour deux. La première ? J'ai eu l'idée, un peu saugrenue, de m'inscrire à une soirée quizz dans un pub irlandais. C'est quelque chose que j'ai toujours regretté de ne pas encore eu avoir l'occasion de faire en Écosse. Je ne prenais donc pas trop de risque : une activité en anglais, dans un cadre que je connais, où je pourrais rencontrer d'autres expatriés. Sauf que... Sauf que je m'étais mise dans l'idée que ces soirées quizz étaient un joyeux bordel, où tout le monde se mélangeait et s'apostrophait à qui mieux mieux pour répondre aux questions posées. (Après coup je ne vois effectivement pas trop comment ça peut marcher mais bon...) Sauf que pas du tout : il faut répondre aux questions sur une feuille de papier. Résultat, j'ai passé une heure assise seule dans un coin, à essayer de déchiffrer les questions par-dessus le brouhaha et la sono pas terrible, en attendant que le temps passe. Je suis partie avant la fin sans avoir discuté avec personne si ce n'est la serveuse et en ayant l'impression d'avoir gâché ma soirée.
La seconde fut plus réussie : j'ai rejoint une activité proposée par des Français une après-midi et ai pu ensuite papoter après coup, rencontrant ainsi des expatriés vivant pour la majorité depuis plusieurs années à Vienne. Généralement je n'aime pas trop ce genre de rencontre, j'ai toujours peur que les participants se connaissent déjà et ne mettent à l'écart, involontairement, les nouveaux (surtout quand lesdits nouveaux sont plutôt du genre à rester dans leur coin à attendre que ça passe). Sauf que pas du tout, cela s'est plutôt bien passé et, à l'heure où vous lirez ces lignes, il est possible que j'aie participé à une autre rencontre de ce type. À suivre !
Sinon j'ai également un nouveau passe-temps : trouver le meilleur Apfelstrudel de Vienne. Pour le moment c'est le café Schwarzenberg qui remporte la compétition.
Le train-train
Pour le reste, pas grand-chose à signaler : je n'ai toujours pas trouvé de cours d'allemand dont les horaires et les coûts me conviennent. J'ai donc intensifié mes cours chez moi et ai pour projet de trouver un tandem à partir de janvier, quand je me sentirais un peu plus confortable niveau vocabulaire. Je sors peu de chez moi la semaine et en profite un max les week-ends. L'automne s'est installé pour de bon en Autriche mais ces dernières semaines on a eu le droit à du mauvais temps la semaine et du soleil les week-ends, ce qui est parfait pour moi. Enfin, je n'ai toujours pas mis en place mes interviews d'expatrié, par manque de temps mais surtout parce que vous commencez à comprendre qu'aller vers les gens me demande un effort parfois surhumain... Il ne me manque que la petite impulsion pour lancer le tout mais elle va venir, je le sens.
En vadrouille
J'ai un peu ralenti le rythme mais je continue toujours d'explorer Vienne : la boulimie de recherche de nouveauté s'est un peu calmée mais j'essaye de découvrir de nouveaux endroits chaque week-end ou de profiter des événements organisés. C'est ainsi que le 1er octobre j'ai participé à ma première nuit des musées : une soirée où de nombreux établissements dans toute l'Autriche ouvrent leurs portes et proposent des activités spéciales, accessibles pour l'achat modique d'un pass d'une quinzaine d'euros. J'ai ainsi pu découvrir de superbes endroits, certains sur ma liste depuis longtemps (comme le Palais d'hiver ou encore le Kunsthistorisches Museum où je serais bien restée toute la nuit), d'autres par opportunité (le palais Liechtenstein) ou encore certains qu'il a été l'occasion de découvrir, comme l'ancienne mairie de Vienne ou encore le musée des globes. J'ai gardé précieusement le livret édité à l'occasion, une vraie petite mine d'idées de sortie : j'ai ainsi appris qu'il y avait un observatoire à Vienne !
Ce même week-end j'ai participé au Weinwandertag, un week-end où les exploitations vinicoles ouvrent leurs portes et permettent la dégustation de leurs produits. C'est ainsi l'occasion de se promener dans les vignes, souvent dans des cadres superbes (le Kahlenberg par exemple), mais aussi de retrouver ses amis autour d'un verre de vin, comme j'ai pu le constater. Sauf qu'en bonne étourdie que je suis, j'y suis allée sans un seul centime en poche. Résultat, je me suis bien promenée mais n'ai pu goûter à rien du tout. Allez, l'année prochaine !
Comme vous avez pu le voir dans mon précédent article, j'ai également décidé de créer un nouveau format d'articles, cette fois en vidéo. Cela faisait longtemps que je voulais m'essayer à ce format mais je ne me sentais pas les épaules de le faire pour de gros voyages : je n'aurais pas su par où commencer, ni même comment faire. Là le format me plaît bien : (faire) découvrir un aspect spécifique de Vienne, des promenades thématiques pour mieux approcher les multiples facettes de la ville. J'ai déjà des idées pour les deux prochains numéros et j'espère pouvoir en faire au moins un par mois : cela va me forcer à sortir encore plus, c'est avant tout le but premier !
J'ai également profité des derniers jours de beau temps et de températures clémentes pour continuer à explorer l'Autriche. Pour le moment pas de grands séjours même si l'envie de partir sur les routes et rouler au hasard pendant un week-end me démange : pour ça, ma voiture me manque parfois ! C'est ainsi que j'ai passé une journée à Graz, accessible pour une vingtaine d'euros en bus depuis Vienne. Une journée tranquille, où j'ai plus flâné que passé à la visiter au pas de course. J'y ai pourtant vu de jolis endroits mais ça n'a pas été le coup de foudre, mais je ne pense pas que la ville est à remettre en cause : il ne faisait pas très chaud, j'étais passablement fatiguée. Il me faudra revenir pour m'en faire une seconde opinion.
À la dernière minute (comprenez le samedi soir à 19 h) j'ai également décidé de partir découvrir la célèbre vallée de la Wachau, à une heure de Vienne. Je cherchais un lieu à visiter le dimanche et, au fil de mes recherches sur Internet, j'ai appris qu'il existait un billet spécial proposant l'aller/retour en train, la visite de l'abbaye de Melk et un trajet sur le Danube, le tout pour une cinquantaine d'euros. Là par contre j'ai énormément apprécié ma visite, l'abbaye est juste incroyable, la Wachau est une région superbe (quel dommage par contre que nous ayons eu de gros nuages noirs au-dessus de notre tête durant une partie de la croisière) qu'il me tarde de revenir visiter, le temps d'un week-end complet cette fois, pour avoir l'occasion de s'arrêter dans toutes les petites villes. Je vous en parlerai certainement plus en détail dans un prochain article (c'est fait !).
Enfin qui dit nouveau mois dit nouveau retour en France. J'ai passé presque une semaine à Nantes ce mois-ci. Je ne m'attarderai pas sur ces quelques jours épuisants où j'ai encore moins pu voir la ville que les années précédentes mais ce séjour a été l'occasion de devoir trouver une pension pour mon chat. Un parcours du combattant en Autriche où les services de garde à domicile semblent bien plus développés. Les tarifs sont aussi exorbitants, du moins pour la petite provinciale que je suis. Plus le temps passe, plus je trouve qu'avoir un animal domestique là-bas est un vrai investissement, et je ne parle pas que du vétérinaire, déjà assez cher chez nous. Peu de propriétaires les acceptent dans les appartements, les produits (nourriture, litière...) sont bien plus chers qu'en France... et donc les services de garde/pension qui sont un véritable crève-budget.
Les objectifs du mois prochain :
- survivre au changement d'heure et à la nuit tombant de plus en plus tôt : ça peut prêter à sourire mais ça va être un vrai défi pour moi ;
- je vais recevoir la première visite d'un ami, autant dire que j'ai super hâte de pouvoir faire découvrir ma ville. Ce sera aussi l'occasion de plein de nouvelles sorties ;
- j'ai deux formalités à effectuer : la première, c'est l'Anmeldebescheinigung : un nouvel enregistrement que l'on doit faire lorsque l'on souhaite résider plus de quatre mois en Autriche. Cela m'a l'air un peu compliqué, il y a plein de documents et preuves de situation à fournir, en allemand bien sûr. Je sens que je ne suis pas sortie de l'auberge... ; l'autre, c'est simplement m'inscrire auprès du consulat pour les élections de l'année prochaine. J'ai jusqu'à fin décembre mais autant faire les choses dans les temps. Ce sera aussi le moment de m'inscrire au registre des Français hors de France ;
- je n'ai pas trop de voyages de prévus ce mois même si j'aimerais bien profiter du week-end du 11 novembre pour faire un séjour un peu plus prolongé quelque part. Mais avec l'incertitude de la météo et comme je m'y prends à la dernière minute, je ne sais pas trop ce qui en ressortira ; et puis, je rentre encore en France pour un week-end, je ne vais pas avoir tant de temps que ça devant moi pour bouger à droite et à gauche.
J'ai tout lu d'un trait, c'est vraiment hyper intéressant d'avoir tes ressentis si bien analysés ! (oui c'est important pour moi de comprendre ce qu'on fait bien ou mal quand on commence dans un nouvel endroit, mais je trouve aussi difficile de passer la barre du "il faudrait"). En tous cas, bravo encore pour tes capacités d'adaptation :)
RépondreSupprimerAh merci ! Je me rends compte que j'ai été pas mal bavarde, c'est vrai... Pour le moment je ne sais pas si je fais les choses bien ou mal mais en tout cas j'essaye un peu de sortir de ma zone de confort, c'est pas toujours évident mais c'est d'autant plus gratifiant quand on voit que les efforts payent !
SupprimerJ'aime beaucoup ce genre d'articles. Tu as eu un mois d'octobre bien rempli en tout cas. Je suis contente de voir que tu as réussi à rencontrer du monde, malgré l'échec de la soirée au pub. xx
RépondreSupprimerC'est marrant, moi j'ai plutôt eu l'impression que ce mois avait été tranquille après septembre, comme quoi...
SupprimerEt puis la soirée quizz n'a été qu'un demi-échec, la preuve j'en ai une autre en ligne de mire et cette fois, je viendrai préparée :D