Après avoir exploré les pentes du Kahlenberg, au nord de la ville, me voilà partie à l'opposé dans un arrondissement dont on entend peu parler : Liesing est en effet essentiellement résidentiel et il y a peu de chance que vous y ailliez complètement par hasard ! Le circuit commence à l'arrêt Rodaun, que l'on peut rejoindre par le tram 60 ou en bus depuis la gare S-Bahn de Liesing. On remonte Ketzergasse avant de très vite bifurquer à gauche dans une petite rue en pente, Willergasse. Là, devant la Bergkirche, le sentier s'enfonce dans les bois et la promenade commence pour de bon. Contrairement au circuit n° 1 du Kahlenberg et Leopoldsberg, j'ai trouvé le chemin super bien indiqué, à aucun moment on hésite sur le sentier à emprunter : il n'y a qu'à profiter du paysage et se laisser guider.
Les premières centaines de mètres sont très agréables : on longe une crête, dans un sous-bois. Il est à peine midi mais le soleil commence déjà sa descente vers l'horizon, créant de grandes zones d'ombres quand il se cache derrière le relief : déjà qu'il ne fait pas chaud, certains passages en deviendront vite carrément glacial. Au loin, sur les bords du Wienerwald, on aperçoit des pentes enneigées : si on n'a pas vu le début du moindre flocon à Vienne, ce n'est apparemment pas le cas ici. Après un peu de dénivelé (positif et négatif), on rejoint un sentier beaucoup plus plat.
J'ai d'ailleurs été très surprise du nombre de promeneurs avec des poussettes : d'habitude ce n'est pas le genre d'accessoires très pratique sur des chemins forestiers (je dois même avouer que c'est la première fois que j'en rencontre). Pourtant cela ne semble pas vraiment gêner les Autrichiens : il faut dire que ce sentier-ci ne présente guère d'obstacle et est même au contraire relativement large et plat. Si vous souhaitez réaliser le début de la promenade en poussette, c'est donc tout à fait possible : il faudra simplement éviter la première portion du parcours, impraticable, mais simplement continuer sur Ketzergasse et bifurquer sur la gauche un peu plus loin lorsque la route fait un angle droit (ces conseils sont basés sur les plans du circuit car ce n'est pas l'itinéraire que j'ai emprunté). Preuve de la grande fréquentation du chemin, des tables de pique-nique sont disposées à intervalle régulier.
Étonnement, c'est la partie suivante qui m'a le plus séduite. Ça commence à grimper doucement, sans vraiment qu'on le remarque, et les bordures du chemin se parent progressivement d'un fin manteau blanc. Un léger voile sur une portion de prairie encore à l'ombre, quelques touches sur la végétation... Et avant même d'en prendre pleinement conscience, voici que le vert et l'orangé font place à un paysage tout blanc. Avec le ciel turquoise qui pointait entre les branches dégarnies des arbres, le spectacle était vraiment enchanteur : en quelques pas, le paysage est complètement transformé. Même pour moi qui n'apprécie la neige que de très loin, la magie a opéré car je dois bien reconnaître que sans elle, je n'aurais certainement pas autant apprécié la promenade !
Beaucoup de panneaux tout du long de la randonnée mais pas d'indication de durée, ce qui peut parfois manquer.
Au bout de la longue ligne droite, on atterrit proche d'un grand pré enneigé : j'imagine dans quelques semaines les enfants partir à l'assaut de la pente douce avec leurs luges, ça s'y prêterait parfaitement ! On vient de quitter, sans s'en apercevoir, Vienne pour la Basse-Autriche. Ne comptez pas faire une pause au Wiener Hütte, malheureusement fermé pour une durée indéterminée. Pourtant, avec le froid mordant qui commence à se faire sentir, je n'aurais pas dit non à une petite boisson chaude. Le plus dur est en effet à venir. Pour rejoindre l'auberge, comptez un peu plus d'une heure : c'est définitivement la partie que j'ai préférée et si vous n'avez pas beaucoup de temps (la randonnée complète est estimée à plus de quatre heures pour une douzaine de kilomètres) elle se suffit amplement à elle-même.
Les kilomètres suivants ne sont guère intéressants et surtout, vu la période de l'année et l'heure, ce font dans l'ombre et le froid : la température proche de zéro degré se fait douloureusement ressentir pour la première fois (alors que le soleil n'est au final pas très loin), le vent commence à se lever et le paysage ne se prête guère à la contemplation : arbres dégarnis, sous-bois dans la pénombre... je presse le pas, perdue dans mes pensées. Nul doute que cela doit être plus accueillant à la belle saison ! Arrivé au village de Breitenfurt, le chemin traverse une nationale puis se renfonce dans des sous-bois, cette fois au soleil : nous revoilà dans une portion de la forêt viennoise beaucoup plus accueillante.
On débouche ensuite sur une vaste prairie, avec des arbres flamboyants à l'horizon. Le point de vue est saisissant, même si le paysage manque un peu de contraste : l'immensité de la nature, elle, saute à la gorge. Nous sommes revenus au sein des limites de Vienne. Incroyable, non ? La campagne en pleine zone urbaine : jamais encore une ville ne m'avait fait cette impression. D'ailleurs, nous ne sommes pas très loin du Lainzer Tiergarten, cette ancienne réserve de chasse reconvertie en parc animalier : l'une de ses portes est au bout de la route que l'on traverse peu après, et l'on aperçoit même une partie de son mur d'enceinte. La fin du circuit suit parallèlement le parc avant de rebifurquer vers le sud, au niveau de l'auberge Schießstätte, elle bien ouverte. Là on se rend pleinement compte que la ville n'est plus très loin, on croise à nouveau des familles, des îlots de jeux pour enfants sont installés... et les promeneurs se font plus nombreux, tout simplement.
C'est arrivé au niveau du Sterngarten (le jardin des étoiles, où se situe un planétarium en extérieur), sur une petite butte, que j'ai décidé de terminer la randonnée, au bout de trois heures. Elle se poursuit encore, pour revenir au point de départ, mais le froid, et le jour déclinant, ont eu raison de moi : en regardant le circuit, il ne restait qu'une toute petite portion dans la forêt avant de terminer au milieu des habitations, ce qui ne me semblait pas vraiment indispensable. J'ai conclu ma sortie en faisant un détour par l'église Wotruba juste à côté, dont l'architecture moderne m'avait intriguée. Les moyens de transport ne sont pas très loin (le tram 60 se prend à Anton-Krieger-Gasse ou Maurer-Lange-Gasse ; le bus 60A au croisement d'Anton-Krieger-Gasse et Lindauergasse) et en font ainsi un endroit idéal où s'arrêter si vous aussi préférez en rester là et retourner vite au chaud !
Récapitulatif :
Stadtwanderweg 6 (Liesing et Wienerwald)
Point de départ : Rodaun (tram 60 ou bus 60A)
Longueur : 12 km
Durée : +/- 4 heures
Difficulté : facile
Pour les familles : oui, sur certaines portions ; zones de jeu aménagées
Très joli de fin tapis neigeux...
RépondreSupprimerLa dose idéale pour faire joli mais ne pas embêter les promeneurs :)
SupprimerBelle promenade avec cette jolie couche de neige <3
RépondreSupprimerCela me manque beaucoup ici !
Je suis sûre que ça va finir par arriver ! L'hiver n'est même pas encore là :)
SupprimerJoli article qui me donne des envies d'Autriche !
RépondreSupprimerFaut venir en Autriche, même en automne/hiver c'est très joli !
Supprimer