8 h : départ de Vienne en bateau
De mars à octobre, la compagnie Twin City Liner propose plusieurs aller/retour par jour entre Vienne et Bratislava. Les prix oscillent entre 20 et 40 € suivant l'heure de départ et votre classe (la première classe, plus chère, vous permet d'être tout devant : honnêtement, elle n'a pas grand intérêt). Le trajet dure entre 1 h 15 et 1 h 30 et permet ainsi de découvrir le Danube au fil de l'eau. Le parcours est vraiment magnifique, d'autant que l'on peut sortir sur les ponts à l'extérieur pour profiter du paysage, mais le prix étant assez cher, il n'est à réserver qu'aux journées de grand beau temps pour être sûr d'en avoir pour son argent. Il est possible d'acheter à l'avance son billet ou directement le jour même, sur la Schwedenplatz, à condition qu'il reste des places. Mais le gros avantage du bateau c'est bien évidemment qu'on arrive directement au pied de la vieille ville de Bratislava et de son château. Moment dramatique garanti !
Les jolies cabanes de long du Danube.
L'arrivée par le Danube permet de longer le château de Devin, forteresse en ruines à une dizaine de kilomètres de Bratislava. Il peut être difficile de combiner la visite de la ville et ce château la première fois, donc c'est un petit bonus non négligeable.
10 h : balade dans la vieille ville
Prendre le bateau permet d'arriver au pied de la vieille ville, c'est donc l'endroit idéal pour commencer la visite. Mais avant cela, j'ai emprunté le pont surmonté de la tour UFO (elle ressemble un peu à un OVNI, non ?) pour avoir un beau point de vue sur le château d'un côté et le Danube de l'autre : c'est une bonne alternative si vous arrivez à Bratislava en train par exemple, pour voir le château avec assez de recul et apprécier sa position en surplomb du fleuve ! Il est également possible de monter en haut de la tour et profiter de sa terrasse panoramique, ou de son restaurant, contre quelques euros. Les quais le long du Danube sont également très agréables pour une promenade : c'est d'ailleurs d'ici que partent bon nombre de visites guidées à pied ou bien à bord de mini-bus rouges à l'aspect délicieusement rétro que l'on finit par croiser assez souvent.
Il est ensuite très facile de rejoindre la vieille ville : le centre historique de Bratislava est d'ailleurs entièrement piétonnier, chose très agréable, et il est également très facile de s'y repérer (pratique car le nom des rues est parfois un peu compliqué à retenir). Pas besoin d'investir dans une carte de transport, tout se fait à pied ! Plusieurs points d'entrée sont possibles. Mon préféré est certainement la longue promenade pavée Hviezdoslavovo námestie, bordée d'arbres, de fleurs et de nombreux bassins invitant à la flânerie. À peine arrivé et on s'installerait bien sur l'un des bancs, au frais, à prendre le pouls de la ville et observer le va et vient. Mais il reste encore bien des choses à découvrir. Tout au bout, la promenade donne sur le théâtre de Bratislava, sur une grande place bourdonnante d'activité où l'on trouve également les premières boutiques de souvenirs.
Le théâtre national.
En arrivant par le fleuve, vous n'aurez pas manqué d'apercevoir une haute flèche en bronze : c'est celle de la cathédrale Saint-Martin, qui se situe à l'extrémité ouest de la ville, pas très loin de Hviezdoslavovo námestie. L'extérieur peut paraître assez austère mais l'intérieur mérite le coup d'œil : il a notamment vu le couronnement de Marie-Thérèse d'Autriche. En face, de l'autre côté du boulevard bruyant, vous pourrez apercevoir un étroit bâtiment à la façade jaune rococo : il s'agit de la maison Chez le bon berger, la plus étroite en Europe centrale. Elle abrite le musée des horloges. Enfin, derrière la cathédrale, s'élèvent les vestiges des remparts : il est intéressant de les longer car, en plus de proposer un point d'accès pour monter au château, des panneaux explicatifs sur l'histoire de la ville et des périodes de construction successives sont installés ici, permettant une leçon d'histoire en accéléré.
Une fois dans le centre même, il est bon de se promener le nez en l'air et de se laisser surprendre : de toute façon, le nombre de rues est réduit et l'on finit toujours par retomber sur ses pas. Dans ces conditions, on ne risque pas de manquer quoi que ce soit. Ce qui m'a par contre étonnée, c'est la grande disparité entre les rues les plus fréquentées et touristiques, avec leurs belles façades colorées, et les petites ruelles de traverse, beaucoup plus défraîchies, limite délabrées parfois : c'est particulièrement frappant du côté de la cathédrale, où l'on trouve un entrelacs de rues avec des bâtiments à l'abandon, aux fenêtres condamnées. Un sentiment de décrépitude, de manque de moyen peut-être, auquel je ne m'attendais pas du tout et qui étonne vraiment en regard des avenues "vitrines" que le centre affiche.
L'un des balcons du palais Mirbach.
Nos pas finissent immanquablement par nous amener à la plus belle place de la ville, où l'on trouve l'ancien hôtel de ville avec ses styles architecturaux différents. Au centre trône la fontaine Maximilien. En face de l'hôtel de ville, deux superbes bâtiments, à gauche le café Roland avec sa façade art nouveau, à droite le Schokocafe Maximilian Delikateso, dont la vitrine va vous faire baver d'envie. Juste à côté, devant l'ambassade français, un curieux personnage attend les touristes, accoudé à un banc...
À gauche, la porte du café Roland et ses détails art nouveau.
L'ancien hôtel de ville possède une très jolie cour intérieure, que l'on peut traverser pour rejoindre un autre très beau bâtiment (voir un peu plus bas) et abrite désormais le musée de la ville, qui inclut de pouvoir monter dans la tour surplombant la place et la vieille ville de Bratislava.
Après avoir traversé la cour intérieur de l'ancien hôtel de ville, on se retrouve devant un imposant bâtiment à la façade rose : le palais primatial. Pour plus de détails, lisez la suite !
Les ruelles du vieux centre regorge de petits cafés typiques et de boutiques de créateurs, notamment la rue Laurinská, qui débouche sur le boulevard extérieur. Vous y trouverez notamment la crêperie Chez Amélie : je ne l'ai pas testée mais c'est toujours amusant de tomber sur un restaurant qui propose des spécialités bien de chez nous, si jamais la nostalgie se fait sentir.
L'une des particularités de Bratislava, ce sont ses statues en bronze. Plusieurs sont disséminés dans le centre, l'une des plus célèbres étant Napoléon (ou plutôt l'un de ses soldats) sur la place centrale ou même ce curieux personnage, prénommé "Čumil" (l'observateur), semblant sortir tout droit d'une bouche d'égout. Cela devient un jeu amusant, et une autre manière de découvrir la ville, que d'essayer de toutes les trouver. Certaines sont si bien camouflées dans leur environnement qu'on les remarque à peine !
On trouve à tous les coins de rue de Bratislava ces charmants petits stands de boissons, qui proposent thé, café ou rafraîchissement à des prix vraiment modiques (l'après-midi j'ai par exemple pu me désaltérer de près d'un demi-litre d'une délicieuse limonade à la lavande pour 2 €).
12 h : visite du palais primatial
Bratislava possède de nombreux musées mais, avec le beau temps, j'ai préféré faire l'impasse et plutôt profiter de la ville. Néanmoins, j'avais repéré que l'intérieur du palais primatial se visitait : cette ancienne résidence de l'archevêque d'Esztergom construite au XVIIIe siècle abrite désormais les bureaux de la mairie. Le palais, avec sa façade rose bonbon, est peut-être l'un des plus beaux de Bratislava : son entrée bordée de colonnes s'ouvre sur deux cours intérieures, la première avec une fontaine dépeignant Saint Georges affrontant le dragon, toutes les deux en accès libre. Les salles qui se visitent sont à l'étage et l'entrée ne coûte que 3 €. Malheureusement les photos y sont interdites mais l'endroit vaut vraiment le détour ! On accède ainsi à la salle des glaces, où fut signé le traité de paix après la bataille d'Austerlitz, ainsi qu'à une suite de salons, où l'on peut notamment admirer une série de six tapisseries anglaises datant du XVIIe siècle, et enfin à la chapelle baroque. Ce jour-là j'étais toute seule à évoluer dans ces décors grandioses et je n'ai pas regretté cette petite parenthèse au frais.
12 h 30 : déjeuner en terrasse
Ce jour-là il faisait vraiment très beau, Slovaques comme touristes avaient pris d'assaut les terrasses. Manger ne coûte pas très cher à Bratislava : bien sûr, on trouve des restaurants avec des plats aux alentours de 15-20 €, comme partout, mais il y a beaucoup de petits cafés, cantines et autres endroits fast food plus ou moins sains proposant des tarifs plus attractifs. J'avais notamment repéré sur Hviezdoslavovo námestie le café Verne avec ses petits prix mais je me suis finalement rabattu sur le Klubovňa dans la rue Ventúrska, au pied du palais Erdödy et à deux pas de la place principale. C'est ce curieux gâteau plat, ressemblant plutôt à du pain, et recouvert de fromage et de légumes grillés (la garniture est modulable) qui m'a séduite. Est-ce une spécialité slovaque ou simplement du restaurant ? En tout cas c'était délicieux ! (Par contre, je ne sais pas si j'ai joué de malchance, mais le service était d'un long... Un groupe d'une petite dizaine d'Américains est arrivé après et reparti avant moi : je crois que la serveuse ne m'aimait pas !)
Ventúrska 269/1
811 01 Bratislava
14 h : chasse à l'art nouveau
L'après-midi, je me suis éloignée du centre historique pour me plonger dans un autre quartier de Bratislava et une nouvelle période architecturale. Direction l'est de la ville cette fois. Si vous me suivez depuis un moment, il ne vous a pas échappé que l'un de mes courants artistiques préférés est l'art nouveau : et ça tombe bien, car Bratislava possède de très beaux exemples dans ce domaine, et notamment la merveilleuse église bleue (l'église Sainte-Elisabeth) que l'on doit à Ödön Lechner. Une couleur peu banale pour un édifice qui ne l'est vraiment pas : admirez donc les détails de sa façade, avec ses nombreuses mosaïques !
L'église est fermée à la visite mais il est possible de se tenir dans le sas d'entrée pour avoir un aperçu de l'intérieur... mais de loin.
Dans ce quartier, même sensation d'une ville à deux visages : d'un côté des habitations cossues, de l'autre des bâtiments officiels tagués, des tours d'immeubles éventrées comme ici, juste en face de l'église bleue.
Dans le même quartier, on retrouve d'autres exemples d'architecture art nouveau, notamment le lycée en face de l'église bleue, qui a pris ses quartiers dans un beau bâtiment orangé.
De retour sur la ceinture qui encercle la vieille ville et plus particulièrement dans la rue Štúrova : là on trouve le Tulip Hotel avec sa façade aux décorations fleuries.
Un peu plus bas dans l'avenue, quelques autres exemples d'architecture art nouveau avec ces bâtiments aux façades rose et verte.
Et juste alors qu'on retourne le long des quais, pour la suite de la balade, on a le droit à un aperçu de la Bratislava beaucoup plus moderne, avec le grand centre commercial Eurovea.
16 h : montée au château
La journée est bien avancée mais il reste une dernière visite : je voulais la réserver à la fin d'après-midi pour profiter de la lumière déclinante sur la ville. Impossible en effet d'aller à Bratislava sans monter jusqu'à son château ! Même si le musée qu'il abrite ne vous intéresse pas, c'est une balade incontournable pour les points de vue qu'il offre, que ce soit durant la montée, sur la tour UFO par exemple, ou alors à son sommet, depuis les différentes terrasses panoramiques. Plusieurs portes et chemins permettent d'y accéder, suivant d'où vous décidez de commencer l'ascension.
Outre la vue, il est très agréable de se promener dans le parc du château, qui abrite notamment un restaurant. Cette année a également ouvert un jardin baroque sur les plans de celui que fit aménager Marie-Thérèse d'Autriche. L'original a disparu au XIXe siècle, certainement en même temps que la destruction du château. Sa reconstruction est d'ailleurs très récente et ne date que de 1968.
Les curieuse statues que l'on trouve à l'entrée du château... sans visage !
17 h : pause gourmande
Bratislava n'a pas à rougir face à sa voisine et connaît son lot de spécialités sucrées à ne pas rater. J'avais repéré l'adresse du Zeppelin Café mais il a bien failli se faire piquer la vedette par un autre juste à côté, avec une décoration à l'ancienne (bien sûr je n'ai pas noté le nom et je ne le retrouve pas sur Internet). En plus de faire salon de thé et de propose un nombre indécent de gâteaux tous plus appétissants les uns que les autres, le Zeppelin Café vend également des souvenirs et des produits locaux : de quoi faire une pierre deux coups si vous vouliez ramener un petit quelque chose de Bratislava. Ici aussi les prix sont tout doux, pour une part de gâteau et une boisson (le tout en portions généreuses) j'en ai eu pour à peine 5 €.
Pas de spécialité slovaque finalement mais un délicieux cheesecake citron/myrtille.
Zeppelin Café
Sedlárska 364/10
851 01 Bratislava
18 h : direction la gare et retour sur Vienne
Un dernier adieu aux ruelles colorées du centre-ville, un passage sous la porte Michel (la seule conservée de la ville médiévale, datant du XIVe siècle) et c'est parti direction la gare, située à une vingtaine de minutes à pied au nord de la vieille ville. Si vous manquez de temps, sachez que les lignes 13 et 93 la desservent directement. Sur la longue avenue qui y mène, on passe devant le palais Grassalkovich, ancienne résidence d'été du comte du même nom, où Haydn se produisit, et désormais siège du président de la République. Attenant se trouve un très joli jardin à la française.
La gare est une vraie fourmilière, en tout cas ce jour-là j'ai bien cru ne jamais avoir mon train tellement les files d'attente étaient longues et les machines automatiques en panne apparemment ! N'hésitez pas à prendre en avance votre ticket auprès de la ÖBB (d'autant que j'ai payé sur place plus cher que le prix que m'indiquait leur site). Le retour en train est beaucoup plus rapide, comptez une heure (terminus Wien Hauptbahnhof) et surtout beaucoup plus économique (de mémoire une douzaine d'euros).
La gare est une vraie fourmilière, en tout cas ce jour-là j'ai bien cru ne jamais avoir mon train tellement les files d'attente étaient longues et les machines automatiques en panne apparemment ! N'hésitez pas à prendre en avance votre ticket auprès de la ÖBB (d'autant que j'ai payé sur place plus cher que le prix que m'indiquait leur site). Le retour en train est beaucoup plus rapide, comptez une heure (terminus Wien Hauptbahnhof) et surtout beaucoup plus économique (de mémoire une douzaine d'euros).
La porte Michel, avec son toit baroque ajouté ultérieurement.
Ainsi se termine cette journée à Bratislava. J'en retiens surtout une ville à l'atmosphère très agréable, détendue, et ce malgré le grand écart entre des rues très propres, rénovées, et d'autres complètement délabrées. Ce détail mis à part, finalement plus inattendu que véritablement dérangeant, on tombe rapidement sous le charme de la capitale slovaque, qui a plutôt des airs de ville de province. Une dimension humaine très appréciable et qui ne donne envie que d'une chose : revenir l'explorer plus en détail. Je pense que je ne vais pas me priver !
Quelques sites pour organiser votre visite :
- Visit Bratislava : le site de l'office de tourisme ;
- Welcome to Bratislava : un blog tenu par deux jeunes femmes et une vraie mine d'informations et de bonnes adresses.
Merci pour cette jolie promenade de la capitale slovaque ! Je ne l'imaginais pas aussi jolie !
RépondreSupprimerMoi non plus je l'avoue, ça a été une belle surprise !
SupprimerJe ne pensais pas que cette ville était aussi jolie.. J'aime énormément ! xx
RépondreSupprimerJe crois que Bratislava est inconnu de beaucoup de gens, c'est une destination dont on entend assez peu parler. Dommage car il y a vraiment de très belles choses à voir et à faire !
SupprimerMerci pour ces belles descriptions de Bratislava ainsi que les photos. Si je reviens à Vienne, je ne manquerai pas d y aller, en suivant vos conseils !
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