Pour ce dernier billet consacré à l'île de Mull, direction une autre petite île sur la côte occidentale : Ulva. Autrefois habitée, on n'y croise désormais que la faune locale et une poignée de randonneurs. Il faut dire qu'elle s'y prête particulièrement, avec une grande diversité de paysages sur une superficie réduite. Ajoutez à cela qu'y randonner est plutôt facile, cela en fait un endroit idéal pour faire le plein de nature sans suer sang et eau. C'est ce qui nous a tout de suite séduites en découvrant quelques photos. Au départ, nous devions également partir pour Staffa depuis Ulva... et puis les aléas en ont décidé autrement. Mais nous n'en avons pas pour autant rayé l'île de notre liste, bien au contraire.
S'Y RENDRE
Pour rejoindre l'île d'Ulva, il faut d'abord rejoindre Ulva Ferry, petit patelin d'une poignée de maisons avec, au bout, le fameux ferry. La route qui y mène est franchement en piteux état, la pire je pense que nous ayons empruntée : il n'y a qu'une voie, comme d'habitude, mais attention aux nids de poule et aux vaches ! Il est possible de se garer au niveau de la jetée ; par contre, il n'y a pas de liaison en bus. Une fois sur place, un petit tableau en bois au fonctionnement très simple permet d'appeler le ferry : il suffit de faire glisser le panneau et recouvrir le carré rouge pour signaler que l'on veut effectuer la traversée. L'aller-retour vous en coûtera £6 ; compter £0,5 de plus si vous êtes accompagné de votre vélo. Attention aux horaires par contre : le ferry ne fonctionne qu'en semaine de 9 h à 17 h et le dimanche (mêmes horaires) de juin à août. Toutes les infos sont sur le site de l'île. À noter que c'est également à partir de Ulva Ferry que se font les départs pour Staffa (entre autres) via la compagnie Turus Mara.
Le paiement s'effectue au niveau de The Boathouse, le café de l'île plutôt réputé pour sa cuisine à base de produits locaux. Nous n'y avons malheureusement pas goûté, notre pique-nique nous attendant sagement dans la voiture. Par contre, il ne propose pas de boisson à emporter, dommage ! Après le paiement est remise une petite brochure informative sur Ulva, avec notamment les différents circuits possibles. À noter que le billet de ferry comprend également l'accès à Shiela's Cottage, un centre d'information juste à côté du café.
Shiela's Cottage est aménagé comme pouvaient vivre les habitants d'Ulva au tournant du XXe siècle, comme Sheila, qui vécut sur l'île jusque dans les années 1950. Il y a également quelques panneaux d'exposition qui retracent l'histoire de l'île et les vagues successives d'occupation, depuis la préhistoire et les raids vikings jusqu'à la période des Clearances qui fit baisser drastiquement la population de l'île.
QUELLE ROUTE PRENDRE ?
Il existe plusieurs parcours qui sillonnent Ulva, de durées et de difficultés variables. L'île n'est pas très grande mais il vous faudra quand même plusieurs heures si vous décidez de la traverser d'une extrémité à l'autre ! Pour notre part, nous avions préparé notre itinéraire en avance grâce au site Walkhighlands, itinéraire que nous avons ensuite un peu étendu quand il est devenu clair que nous avancions plus vite que prévu. En tout cas, prévoyez un minimum d'équipement et surtout de bonnes chaussures : les chemins peuvent vite se retrouver embourbés, il y a beaucoup de passages avec des cailloux plutôt glissants (ma cheville s'en souvient encore...) et il n'est pas rare que le sentier se perde dans la végétation. Pas de difficulté majeure mais le terrain est plutôt accidenté. Par ailleurs, les différents circuits sont indiqués par des panneaux et on retrouve des bornes le long des chemins pour signaler qu'on est sur la bonne route...
Où que vous décidiez de vous aventurer, Ulva propose une multitude de paysages, lui donnant vraiment une atmosphère unique. On a l'impression d'avoir à faire à une version miniature de l'Écosse : sous-bois, lande, tourbière, falaises et même deux sommets à grimper, le Beinn Creagach et le Beinn Eolosary. À cela s'ajoute cette sensation étonnante d'avoir presque toujours la mer à l'horizon. Pas moyen d'oublier que nous sommes sur une île. Nous avions décidé de commencer notre randonnée par le nord de l'île, en suivant le circuit le plus rapide, la Farm Walk, une balade très tranquille, en bouche, d'une heure. Arrivées au niveau de l'église, nous avons bifurqué sur le Woodland Circuit.
Nous nous sommes ensuite enfoncées à l'intérieur de l'île, à travers la lande. Notre objectif était de rejoindre la Livingston Walk, qui fait traverser le sud-est de l'île. Mais arrivées à l'intersection plus rapidement que prévu, nous avons décidé de bifurquer à cet endroit, pour effectuer un petit trajet en aller-retour afin d'aller voir de nous-mêmes les ruines d'anciennes habitations. Et honnêtement nous avons bien fait car le sud de l'île recèle les plus jolis paysages que nous ayons pu voir, avec cette côte complètement déchirée et le soleil qui faisait ressortir les mille et une couleurs de la lande, au gré des passages des nuages.
Saurez-vous deviner l'île que l'on devine au dernier plan ? Et oui, c'est Staffa !
Nous avons fait demi-tour aux premières ruines. Mais le chemin, la Ormaig Walk, se poursuit bien après, presque jusque la côte ouest, jusqu'à une grotte et une plage de sable blanc. Ce sentier, dit la brochure, offre les plus belles vues sur Ulva... et on veut bien le croire ! Par beau temps, on peut même apercevoir Iona.
Nous avions bien cru à deux reprises être mises en échec par un peu de gadoue mais ce n'est pas une flaque de rien du tout qui allait nous empêcher de continuer !
Incursion par les sous-bois... On a l'impression que des lutins vont surgir d'un moment à l'autre.
Après avoir fait demi-tour et retrouvé le chemin de la Livingston Walk, les choses se sont corsées... Peut-être un peu trop confiantes dans notre réussite aux tests d'orientation (pour une fois !), nous avons lamentablement échoué à suivre le chemin au niveau de ce fichu mur de pierre ci-dessus. Rien n'indiquait qu'il fallait bifurquer au niveau de la première habitation en ruine (la borne était tombée par terre et je pense qu'on l'a confondue avec un des piquets de la clôture) et nous avons poursuivi droit dans la tourbière, nous enfonçant dans des poches d'eau vicieusement cachées (une tourbière quoi), essayant de trouver un chemin n'existant pas, le nez au vent, en essayant de nous fier au tracé sur la brochure et au relief... Après je ne sais pas combien de temps, on a finalement reconnu notre erreur, essayé de rebrousser chemin tant bien que mal et repris le sentier en sens inverse... et c'est là qu'on a vu la pancarte comme quoi il fallait bifurquer à cet endroit. Inutile de dire que la randonnée a pris un tout autre tour à partir de là.
C'est donc un peu sur les nerfs et voyant l'heure tourner que nous avons continué la suite de la randonnée, d'un pas un peu plus pressé. C'est aussi à ce moment que nous avons commencé à croiser d'autres randonneurs : jusque-là, nous avions bel et bien eu l'impression d'être seules au monde. Rencontrer d'autres êtres humains nous a au moins réconfortées d'être sur le bon chemin ! Le sud-est de l'île nous a moins subjuguées. Elle offre pourtant de beaux points de vue avec notamment la grotte de Livingstone (où furent retrouvés des ossements datant du 6e millénaire avant Jésus-Christ quand même !) ou bien les falaises en colonnes de basalte, mais globalement les paysages sont moins spectaculaires qu'au nord ou au sud... du moins, ils sont peut-être plus classiques dans ce que peut proposer l'Écosse. Le retour au ferry s'est fait sans incident majeur et, malgré notre épisode peu glorieux de "je tourne en rond mais je te jure le chemin il est juste là", cette randonnée sur Ulva fut vraiment un excellent moment. Si c'était à refaire, pour ma part, je privilégierais toute la partie sud et pourquoi pas le nord... même si honnêtement je n'ai aucune idée des paysages que l'on peut y rencontrer. En tout cas, grosse déception au niveau de l'observation de la faune locale, à part une vache et quelques oiseaux, nous avons fait chou blanc !
C'est donc ici que se termine ce voyage sur Mull. J'espère qu'il vous aura plu et, pourquoi pas, donné envie de venir visiter cette île moins connue mais au potentiel tout aussi fort que sa grande sœur qu'est Skye. Pour autant, les articles sur l'Écosse ne sont pas encore terminés, j'en ai encore un ou deux dans ma manche... À très vite !
C'est très joli!! L'Ecosse est vraiment un pays que je souhaite visiter!
RépondreSupprimerJe ne peux que le conseiller à 2 000 % !
SupprimerPeut-on un jour se lasser de ce genre de paysages ? *-* xx
RépondreSupprimerAh ah j'en doute... à moins peut-être d'être né là-bas ? ;)
SupprimerOlala j'adore ! Je rentre à peine de l'île de Mull et je veux déjà y retourner... Je n'ai pas été sur Ulva mais j'aurais tant aimé. Ton article me donne encore plus envie !!
RépondreSupprimerC'est amusant, depuis que je suis revenue de Mull, j'ai l'impression que plein de personnes y sont allées ou vont y aller bientôt ! Tant mieux pour cette île qui me semblait si injustement méconnue il y a quelques semaines... Je devrais réviser mon jugement !
SupprimerHâte de découvrir ce que tu as pensé de Mull :)
Quel reportage beau et touchant... que de poésie... La plaque "je vous aime pour toujours", les ossements d'il y a huit mille ans, tout cela ajoute au mythe. Merci pour cette découverte !
RépondreSupprimerAvec plaisir :)
SupprimerDécouvrir cette plaque complètement inattendue a certainement été l'un des plus jolis moments de cette randonnée !
Toujours aussi magiaque, ces petites îles ! Quelle belle découverte !
RépondreSupprimerPetite par la taille mais pas par ce qu'elle a à offrir !
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