Jusqu'au 29 août se tient au musée de la résistance de Limoges une exposition consacrée aux imprimeurs clandestins durant la Seconde Guerre mondiale (1940-1944). Tracts, portraits, techniques d'impression... Le quotidien et le destin de ces hommes et femmes trop souvent oubliés des livres d'histoires au rôle crucial enfin mis en lumière.
L'exposition est déclinée autour de trois grands axes :
- des tracts et journaux clandestins, notamment originaires de la région, aident à se (re)plonger dans l'état d'esprit de résistance qui s'organise suite à l'occupation allemande ;
- des portraits d'imprimeurs de la région parisienne, photographiés par Robert Doisneau, mettent en lumière ces hommes et ces femmes qui risquaient leur vie pour contourner la censure et permettre à la résistance de faire circuler ses idées ;
- des explications sur les différentes techniques d'impression utilisées à l'époque, clandestinement, permettent de se rendre compte des difficultés et des dangers encourus.
La Seconde Guerre mondiale n'est pas une période qui me parle particulièrement mais en tant que professionnelle du livre, cette exposition ne pouvait que m'intéresser. Impossible d'oublier que la guerre passe avant tout par un contrôle des populations et que la mainmise sur les moyens de communication et d'expression est le premier pas pour obtenir ce contrôle. Censure, propagande... Autant d'armes encore utilisées massivement aujourd'hui et qui ont un ennemi commun : la pensée, les idées et donc l'écrit. Et effectivement, je n'ai que très peu de souvenirs en classe que cette forme de résistance ait été abordée, et encore moins mentionnée. Bien sûr, tout le monde connaît l'histoire des éditions de Minuit. Mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Ces hommes et ces femmes ont payé un lourd tribut : des milliers d'entre eux ont été exécutés ou envoyés dans des camps, promis à une mort certaine, pour avoir permis à ces idées de véhiculer, pour avoir imprimé des tracts dans des caves ou les avoir recopié dans des mansardes, pour avoir livré des journaux clandestins...
En somme, une exposition bien conçue, documentée et variée qui permet d'aborder un pan méconnu de notre histoire et surtout des destins encore trop souvent oubliés. Un travail de mémoire salutaire en ces temps où la liberté d'expression reste toujours aussi malmenée et mise à mal.
7 rue Neuve Saint-Etienne
87000 Limoges
Ouvert tous les jours sauf le mardi.
Plein tarif : 4 €
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