Situé dans le parc de l'Ouest, à deux pas de la place d'Espagne, en plein cœur de Madrid, le temple de Debod est une petite curiosité qui pourrait bien teinter votre séjour dans la capitale espagnole d'un léger parfum d'exotisme inattendu. Sa construction sur les bords du Nil, dans l'ancienne Nubie, remonte au IIe siècle avant Jésus-Christ. Il est alors dédié à Amon, le "dieu des dieux" égyptien, souvent associé à Rê, le dieu-soleil. Mais comment s'est-il retrouvé en Espagne, à des milliers de kilomètres de son lieu d'édification originel ?
Une maquette du temple à l'époque de son édification.
En 1954 débutent les travaux pharaoniques (pardonnez-moi le jeu de mots) du barrage d'Assouan, destiné à réguler les crues du Nil et condamnant, à court terme, toute une zone en amont à être ensevelie sous les eaux du lac nouvellement créé. Problème, la vallée qui court d'Assouan à la première cataracte du Nil, frontière entre l'Égypte et le Soudan, recèle un nombre important de temples, parmi lesquels celui, célèbre, d'Abou Simbel. Si celui-ci sera démantelé, pierre par pierre, pour être reconstruit les pieds au sec quelques kilomètres plus loin, ce n'est pas possible pour tous. Le pays engage alors une grande campagne internationale pour sauvegarder ces trésors antiques. L'Espagne répond présente et recevra, en 1968 en guise de remerciement, le temple de Debod. Il est ouvert au public depuis 1972. Si l'histoire finit bien pour lui, des dizaines de temples reposent désormais six pieds sous les eaux du lac Nasser, privant à tout jamais les archéologues de leurs secrets.
Une maquette reconstituant la vallée du Haut-Nil, zone d'origine du temple.
Le temple est dans un très bel état de conservation, quasiment dans son état d'origine. Après le vestibule, on pénètre dans une série de chambres où l'on peut admirer sur les murs des hiéroglyphes encore parfaitement nets. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur la hiérarchie religieuse de l'Égypte antique, les cultes aux différents dieux et les rituels liés à la préparation des corps, après le décès. Enfin, sur la terrasse (autrefois à l'air libre mais désormais couverte pour protéger le temple), un espace multimédia avec des maquettes permet de retracer l'histoire du temple et de son fabuleux périple jusqu'en Europe. Cerise sur le gâteau ? La visite est entièrement gratuite.
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