Ce n'est pas difficile de remarquer que nombre de mes visites à Vienne se font par le prisme de Gustav Klimt ou du Sécessionnisme. J'avais déjà bien balisé ces thématiques en février dernier mais étonnamment j'étais complètement passée à côté de la Villa Klimt. Je ne me souviens plus comment j'en suis venue à apprendre son existence aussi tardivement mais l'erreur est désormais réparée.
Cette belle demeure néo-baroque, située dans le quartier de Hietzing, le 13e arrondissement de Vienne, non loin de Schönbrunn, est présentée comme le dernier atelier de l'artiste. Il s'y installa en 1912 et y résida jusqu'à sa mort, en 1918. Le lieu est d'autant plus important que c'est le dernier à Vienne, où vécut ou travailla Klimt, qui a survécu au passage des décennies et aux reconstructions.
Très vraisemblablement, une vue du jardin à l'époque où Klimt résida à l'atelier (peint en 1912).
En réalité, la Villa Klimt n'a rien d'un atelier d'artiste et Klimt n'a même jamais vu la maison telle quelle de son vivant. Car si celle-ci s'élève bien à l'emplacement de l'ancien petit pavillon de plain-pied qu'il occupa les dernières années de sa vie, il fut complètement reconstruit après sa mort et le luxuriant jardin qui l'entourait a bien changé en un siècle : autrefois trois fois plus étendu, il fut vendu pour être transformé en parc et même deux bâtiments supplémentaires y furent construits dans les années 1950 quand l'endroit fut reconverti en école. Ce n'est que récemment que l'atelier fut reconstruit à l'identique au sein de la villa, grâce à de nombreuses photographiques prises à l'époque, dont on peut apercevoir les reproductions tout au long de la visite.
Néanmoins, exactitude architecturale ou non, le musée est plutôt bien fait et permet de retracer les dernières années de Klimt sous plusieurs angles. Il y est question des influences de Klimt – que ce soit par le contenu de sa bibliothèque ou l'art est-asiatique qu'il rassemblait autour de lui –, de ses techniques de peinture – et notamment l'importance de ses croquis préparatoires, parfois plus d'une centaine pour un seul tableau ! –, de ses relations avec ses modèles ou de comment il était perçu par ses contemporains, qui étaient nombreux à venir lui rendre visite, comme en attestent de nombreux témoignages. Tout au long des pièces, de nombreuses reproductions de tableaux sont exposées, mais également des croquis, du mobilier ou encore des reproductions de vêtements qui furent réalisés par Emilie Flöge, l'amie de Klimt.
À l'étage, habituellement fermé au public, on retrouve notamment une salle de conférence (le lieu accueille de nombreux événements aussi bien publics que privés, j'imagine). On y retrouve d'autres reproductions mais c'est surtout l'occasion d'admirer plus en détail la villa, qui se fait complètement oublier au rez-de-chaussée. Grandes baies, murs décorés, poutres apparentes... Le baroque s'étale dans une étonnante discrétion. Enfin, si vous souhaitez repartir avec une "klimtiserie", une petit boutique à l'entrée saura combler vos envies !
Une position relativement excentrée, des horaires de visite peu pratiques (ouverture trois jours par semaine) et un prix d'entrée assez onéreux font de la Villa Klimt une visite peut-être à réserver aux plus mordus de l'artiste, ou à qui cherche à mieux comprendre Klimt dans une approche plus globale. Cela n'en reste pas moins un endroit passionnant, chargé d'histoire et très émouvant.
Feldmühlgasse 11,
1130 Vienne
Accès : U4 Unter St. Veit
Klimt a toujours été un de mes artistes favoris, et encore plus après avoir vu "La Femme au tableau". Merci pour la découverte de sa maison !
RépondreSupprimerIntéressante à découvrir cette villa !
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