Après avoir vu la vallée de la Vézère côté Corrèze, il me tardait de découvrir son pendant en Dordogne. J'ai profité d'être chez mes parents cet été, juste à côté du département, pour m'organiser une journée découverte. Même si j'ai longtemps habité pas très loin, c'est une région que je connais assez mal : je vous ai déjà parlé de Brantôme ici et je crois bien que c'est l'une des rares incursions que j'y ai fait. Je pense même n'être jamais allée à Sarlat, c'est dire ! Il était donc plus que temps de réparer cet oubli. Et pour le coup, je n'ai pas fait les choses à moitié : durant les deux prochaines semaines, je vous présenterai deux châteaux et deux balades pour partir à la découverte de la Dordogne.
Pour la première visite, je vous emmène au château de Hautefort, situé sur la commune du même nom. Construit sur un éperon rocheux, vraisemblablement à l'emplacement d'un camp romain, le château domine la campagne alentour et se remarque de loin : son emplacement stratégique en a fait un domaine important au Moyen Âge. Il ne reste que de rares vestiges de l'ancienne forteresse médiévale, dont les origines remontent au IXe siècle. Deux campagnes de travaux furent entreprises par la famille Hautefort : la première à la fin du XVIe siècle qui modifia l'aspect du château tout en gardant son appareil défensif ; et la seconde au XVIIe siècle, beaucoup plus importante, commandée par le marquis Jacques-François de Hautefort, conseiller de Louis XIV, qui le transforma pour de bon en demeure de plaisance et lui donna son aspect définitif.
Bâti sur un plan symétrique, le château est composé de deux ailes parallèles, chacune terminée par une tour ronde, et reliées par un corps de logis, le tout entourant une grande cour d'honneur s'ouvrant sur la campagne. Une vaste demeure, symbole de la richesse et de la puissance de la famille Hautefort. La visite commence dans le corps du logis, sur la gauche après le pont-levis, où court une longue galerie. On emprunte ensuite l'escalier d'honneur, construit seulement au XVIIIe siècle, pour rejoindre l'étage et les appartements.
La vaste salle des cheminées, qui se tient à l'emplacement de l'ancien donjon médiéval.
Là, sur deux niveaux, on passe par une enfilade de pièces : chambres, salons, cabinets de travail... Mais il faut savoir que certaines de ces salles ont perdu leur fonction d'origine. En 1968, un important incendie a détruit une grande partie du château et, lors de son réaménagement et son remeublement, des ajustements ont été effectués. C'est par exemple le cas du grand salon jaune ci-dessous, qui auparavant était une chambre. En parlant de meubles, si peu d'entre eux font partie des possessions d'origine du château, la majorité reste d'époque (XVIIe et XVIIIe siècle principalement). De belles tapisseries, notamment d'Aubusson, ornent également le rez-de-chaussée.
Cuir estampé, peint et doré, provenant de Cordoue (XVIIe siècle)
Ce vitrail de François Rouan a été érigé à l'emplacement de l'ancienne entrée principale du château, condamnée après que l'esplanade menant au village ait été détruite au XIXe siècle.
Une fois ressorti des niveaux d'habitation, la visite se poursuit par la chapelle, le four banal (nommé ainsi en raison de l'impôt perçu par le seigneur pour son utilisation) et du bûcher (réserve de bois) en sous-sol ainsi que les cuisines et les caves. Pour la petite anecdote, c'est dans ces dernières que furent mis à l'abri durant la Seconde Guerre mondiale les vitraux des cathédrale et églises de Strasbourg, Nancy, Mulhouse et Colmar, les fonds précieux des bibliothèques de Strasbourg et de Colmar ainsi qu'un nombre important d'objets d'art. Enfin, il est possible de monter dans la tour de Bretagne, la plus imposante des tours, et d'aller admirer sa charpente. Avec celle de la chapelle, c'est la dernière d'origine, les autres ayant été détruites lors de l'incendie de 1968.
Enfin, la visite ne serait pas complète sans un tour par les jardins à la française, aménagés au XIXe siècle par le comte de Choulot. Ils occupent l'ancien chemin d'accès reliant le château au bourg tandis que l'esplanade actuelle, qui mène au pont-levis et à l'entrée, abritait les jardins ordonnancés d'origine. De nombreuses haies de buis viennent compléter l'aménagement paysager, sans oublier le vaste parc de 40 hectares, encore en réfection suite à la tempête de 1999.
Côté pratique, le château se visite toute l'année (fermeture annuelle entre le 12 novembre et le 28 février) ; les jours d'ouverture et les horaires varient en fonction des mois. Le droit d'entrée coûte 9,5 € et comprend l'accès au château, au parc et aux jardins. Est fourni pour la visite un dépliant très complet ; de nombreux panneaux explicatifs dans les différentes salles complètent le parcours. C'est certes un peu cher mais vu la densité de la visite, ce n'est pas de l'argent volé !
Par ailleurs, vous pouvez prolonger votre venue par un détour au musée de la médecine, sis dans l'Hôtel-Dieu au cœur du bourg médiéval, également construit par le marquis Jacques-François de Hautefort. Malheureusement, j'ai appris son existence en arrivant en château et n'ai pas eu le temps d'y aller... ce que je regrette fortement !
Le Bourg d'Hautefort
24390 Hautefort
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Quel magnifique château !! J'adore les châteaux et je ne connaissais pas le nom de celui-ci, mais il me dit quelque chose. L'extérieur n'aurait pas servi pou un film, par hasard ?
RépondreSupprimerIl est effectivement apparu dans beaucoup de films (on retrouve la liste sur leur site), d'ailleurs un tournage y est actuellement en cours !
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