L s'balade #1 - La Voie Sarde (Savoie)

Avec ce jeu de mot pourri sur mon pseudo, j'inaugure une nouvelle rubrique (à vocation hebdomadaire mais en vrai si j'arrive à l'alimenter une à deux fois par mois ça sera déjà bien !) où je partagerai mes balades nature : pas d'itinéraire compliqué ou confidentiel, je n'en ai ni la prétention ni la capacité. Mais des promenades faciles, pour s'échapper le temps d'un après-midi.

J'ai été très réservée sur ma véritable identité depuis le début de ce blog, en laissant filtrer le moins d'indices possibles sur ma "vraie" vie. Non pas par peur ou par volonté de rester secrète. Simplement, ce n'est pas le but premier de ces carnets de voyage, et je n'ai jamais vraiment vu d'intérêt à raconter les coulisses ou m'étaler de manière privée. Mais aujourd'hui, avec cette nouvelle rubrique, je suis obligée d'en dévoiler un peu plus. Alors je me lance pour une nouvelle révélation : j'habite en Savoie. (Maintenant que cette information ô combien capitale est sur le tapis, retrouvons une activité normale !) Cela fait plusieurs années que j'ai déménagé dans le département mais je n'avais jamais vraiment pris le temps d'aller à sa découverte. Par manque de temps, par désintérêt total (je reste une fille de la ville !). Et puis ces derniers mois, je me suis pris d'une affection pour ces promenades en pleine nature (je crois que mon séjour à Skye y est pour beaucoup). Alors le week-end dernier, quand il m'a fallu choisir où mes pieds allaient me porter, mon choix s'est tout de suite arrêté sur quelque chose que je voulais voir depuis mon arrivée : la Voie Sarde.

Je crois que l'on peut difficilement faire plus basique en terme de balade savoyarde mais hé, il faut bien commencer quelque part. La Voie Sarde, c'est l'ancienne route qui reliait Lyon à Turin, avant que le tunnel ne soit percé. D'origine naturelle – un défilé creusé par l'écoulement des torrents durant les périodes glaciaires –, on raconte que les Romains furent les premiers à l'emprunter. Légende ou pas, des fouilles ont montré que le haut de la voie a été creusé sans explosif, mais uniquement à la main, ce qui atteste de son âge. Mais c'est à Charles-Emmanuel II de Savoie que l'on doit son aménagement au XVIIe siècle, notamment l'impressionnante rampe qui permet de rejoindre le niveau de la plaine. Un monument a d'ailleurs été érigé en son honneur à la fin du défilé. La Voie Sarde fut finalement abandonnée sous Napoléon qui ordonna le percement du tunnel des Échelles au début du XIXe siècle.

La balade se poursuit ensuite jusqu'au Guiers Vif, frontière naturelle entre le Dauphiné et la Savoie. On peut d'ailleurs admirer, et emprunter, l'ancien pont romain, où des vestiges d'une guérite côté savoyard atteste de son emplacement stratégique et de sa fonction de poste de douane. Sur quelques centaines de mètres, on peut ensuite longer les gorges du Guiers Vif jusqu'à un petit promontoire. Il est également possible de prendre un peu de hauteur et de rejoindre le sentier de l'Échaillon pour surplomber la rivière. Le départ se fait un peu en amont, juste après le lavoir au niveau du parking, et passe notamment par le site archéologique de La Fru et plusieurs belvédères.

Sur le chemin du retour, j'ai fait un petit crochet par Saint-Christophe-la-Grotte pour aller admirer ce qu'il reste de l'ancienne chapelle du village. Construite et consacrée par les Chartreux au début du XVIe siècle, elle fut détruite durant l'explosion de 1940 qui condamna la Voie Sarde, afin de ralentir la progression des Allemands vers Chambéry. Seul son porche gothique fut sauvé et restauré par les habitants. 

La Voie Sarde est également le siège de plusieurs grottes, qui se visitent mais uniquement avec un guide, et moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes. J'ai passé mon tour pour cette fois mais ce sera pour mieux y revenir : en été sont en effet organisées des visites aux flambeaux de la grotte supérieure. J'y retournerai donc à la fin du mois pour ce moment qui s'annonce dépaysant ! 

Plus d'informations sur le site de Saint-Christophe-la-Grotte.