Je profite de quelques jours off entre deux voyages pour continuer mon compte-rendu de mon week-end à Turin. Cette fois direction l'hypercentre avec son concentré de touristes (un jour je trouverais le courage de me lever à 6 h pour faire de jolies photos où il n'y a personne dessus !)
Il n'y aura pas de grandes surprises dans ce billet vu que je me suis contentée de baliser les lieux les plus emblématiques de Turin. Que du familier certes, mais qui n'en mérite pas moins le coup d’œil.
Petite cour "cachée" donnant sur la Via Roma.
La balade commence Via Roma, une grande artère commerçante où se suivent grandes chaînes de magasins et boutiques de luxe. Le shopping en vacances ce n'est vraiment pas ma tasse de thé (je me force à faire une ou deux exceptions pour des enseignes que je ne trouve pas ou difficilement en France) alors je n'ai fait que vite passer dans cette large artère au demeurant très charmante avec ses arcades.
Après l'austère (et peu photogénique) piazza CLN, premier arrêt à l'imposante piazza San Carlo. La place commence (ou se termine, suivante par où on arrive !) par les églises jumelles de San Carlo et Santa Christina, dont les constructions furent ordonnées par Marie-Christine de France en 1639.
Au centre de la place trône une statue équestre d'Emmanuel-Philibert de Savoie. Tout autour, des arcades abritent boutiques et cafés. Le dimanche, en repassant, des artistes locaux s'étaient installés à l'ombre et exposaient leurs travaux.
De la place on accède à la Galleria San Federico, qui abrite notamment le célèbre cinéma Lux. C'est la plus récente des trois galeries que l'on trouve à Turin : sa construction remonte à 1932. Les grilles au plafond forment des jeux de lumière éblouissants.
La promenade continue et on arrive sur la piazza Castello. Attention, concentration élevée de bâtiments incroyables... et donc de monde. Pas de chance, ce week-end là avait lieu un rassemblement d'associations sportives. Dur de prendre une photo d'ensemble avec la place bondée de terrains de jeux et d'animations diverses !
À droite s'élève le palazzo Madama, ancienne résidence royale. L'histoire du bâtiment remonte loin, au Ier siècle av. J.-C. où se trouvait une ancienne porte de la ville plus tard utilisée comme bastion. De ce passé antique ne reste que deux tours, reconstituées, que l'on trouve à l'arrière. Il faudra attendre le XIVe siècle pour que la forme actuelle du palais commence à émerger, suite à l'achat par la famille de Savoie et le début des travaux qui en font un château.
Car comme la majorité des bâtiments de cette importance, sa forme actuelle est le résultat de nombreuses transformations au fil des siècles et des propriétaires. Il abrite désormais le musée d'Art antique et ses salons renferment de belles collections de peinture. Si comme moi vous êtes pressés par le temps, ne manquez surtout pas l'incroyable escalier baroque à l'intérieur (en plus son accès est totalement libre). Construit par Filippo Juvarra sur ordre de Marie Jeanne Baptiste de Savoie, qui habita le palais au début du XVIIIe siècle.
À droite du palazzo Madama, le Palazzo reale, le palais royal, où habitèrent les rois d'Italie jusqu'en 1865. Il abrite désormais de nombreux musées, l'armurerie royale ou encore des jardins. De quoi occuper une journée entière ! (Et une bonne raison de revenir pour voir l'intérieur.)
On termine le tour de la place avec l'église San Lorenzo. Si l'extérieur ne paye pas de mine, il en est autrement à l'intérieur...
Construite sur ordre de Charles-Emmanuel II par Guarino Guarini en 1667, l'église à la particularité de ne posséder aucune ligne droite. Où que se porte le regard ce n'est que courbes. Le plan rond a également de quoi étonner. Il est facile de perdre toute notion de temps à l'intérieur en admirant la multitude de détails. Assurément l'une des plus belles églises que j'ai pu voir !
Juste à côté, enfin plutôt derrière le palazzo Madama, on trouve le Teatro Regio avec ses grilles signées Umberto Mastroianni.
Juste à côté on peut accéder à la troisième et dernière galerie de Turin, la Galleria Subalpina. On se croirait tout droit plongé au XIXe siècle avec ce fer forgé et ces belles colonnades !
La galerie relie la piazza Castello à la piazza Carlo Alberto, où s'élève le palazzo Carignano. Ancien siège du Parlement cisalpin, lieu de naissance de Victor-Emmanuel II, il abrite désormais le musée du Risorgimento. Mais la particularité du palais se cache ailleurs...
Difficile de croire que c'est le même bâtiment ? Pourtant, c'est bien le cas ! Les deux façades n'ont absolument rien à voir l'une avec l'autre. Celle donnant sur la piazza Carlo Alberto date du XIXe siècle tandis que l'autre, tout en courbes, est signée... Guarino Guarini et remonte à l'édification du palais dans les années 1680. Très étonnant !
L'après-midi a vu s'enchaîner les rues et les jolies façades, il est temps de se cultiver un peu. Ça tombe bien le musée égyptien est à deux pas.
Livre des morts d'Aaneru, XXIe dynastie.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de ce musée, l'un des plus importants au monde de par son fonds, juste derrière celui du Caire. J'avoue avoir été à la fois impressionnée et déçue. Impressionnée par la collection effectivement : des livres des morts en parfait état, un nombre incroyable de statues, d'objets et des explications très détaillées (un peu trop même parfois !) Même si l'intégralité du musée n'est pas encore rouverte et que les travaux continuent, il y a de quoi faire.
Sarcophage retrouvé dans la célèbre tombe de Kha, l'une des plus complètes retrouvées en Égypte et à laquelle tout l'étage du musée est consacré.
Déçue par contre par l'orientation du musée : quasiment exclusivement tourné vers le culte des morts et les rituels funéraires. Même au travers des objets retrouvés dans la tombe de Kha et permettant d'avoir une idée de la vie à l'époque, tout finit par revenir à la mort, à l'embaumement, aux dieux, etc. Un peu morbide au final !
Ramsès II.
Heureusement, la dernière partie du musée efface (un peu) cette sensation et la remplace par un peu d'émerveillement. Une sélection de statues grandeur nature est en effet proposée. Dieux, pharaons, sphinx...
Malgré tout, si l'Égypte antique vous intéresse, la visite du musée est incontournable. Vivement que les travaux soient finis et le fonds présenté enfin en intégralité ! (Ça manque terriblement de momies...)
Sety II.
Cette journée s'achève par deux églises toutes proches du musée : l'église de San Filippo Neri, dont les colonnes lui donnent un air de temple grec.
Et un peu plus loin, au croisement entre la via Cavour et la Via Carlo Alberto, avec une façade décorée d'une jolie peinture.
Pour terminer, un petit mot sur l'hôtel où je suis descendue. Je n'ai pas les moyens de dormir dans des palaces ou des établissements haut de gamme, mais cela ne veut pas dire que je suis prête à sacrifier un minimum de confort. Au contraire : c'est la croix et la bannière pour trouver un hôtel bien placé, pas trop cher et répondant à quelques critères basiques. Bonne pioche avec le Gran Mogol Hotel, dont l'emplacement était idéal. La chambre peut paraître un peu austère mais ça me plaît bien plus que la déco un peu vieillotte sur laquelle on tombe souvent dans les hôtels abordables.
Et le petit déjeuner : gargantuesque ! Beaucoup de choix, des aliments sains (ce muesli aux fruits rouges, j'en salive encore) et surtout les fameux croissants fourrés à la confiture qui m'ont bien surprise. Mais contrairement à ceux que j'ai pu goûter ces derniers jours en Toscane, tout à fait délicieux. Bref : à recommander sans l'ombre d'une hésitation !
Via Guarino Guarini, 2
10100 Torino
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