Pour mon quatrième et dernier musée lors de mon séjour, j'ai choisi l'Amsterdam Museum, situé tout près du Béguinage. Comme son nom l'indique, ce musée, installé dans l'ancien orphelinat civil depuis le milieu des années 1970, s'intéresse à l'histoire de la ville. Mais c'est pour toute autre chose que je m'y suis rendue ; il y est installé jusqu'en janvier 2014 une exposition intitulée Mondriaan in Amsterdam (1892 - 1912). En plus d'être passionnée (ah ah) par la peinture "classique", je n'y connais rien du tout : je n'avais donc aucune idée de ce que j'allais voir...
Parce qu'en fait, Mondrian, avant ça...
... ben c'était ça :
The Singel with Round Lutheran Church. Le premier tableau de Mondrian peint à Amsterdam en 1893. C'est sûr, ça n'a rien à voir ! Mais même s'il n'a rien de bien original, on remarque déjà le travail sur la lumière et les couleurs (la délicatesse du dégradé du ciel...).
Isolated Tree on the Gein in the Late Evening (1906)
Nuit d'été (1906-1907)
C'est son oncle qui l'initie à la peinture en plein air. Et de fait, les premiers tableaux de Mondrian seront surtout des paysages de la campagne environnant Amsterdam, souvent peint dans cette lumière crépusculaire, donnant une atmosphère particulière aux toiles, de presque hypnotique. Les formes sont floues, les couleurs sont déposées plus grossièrement, on est déjà bien loin de la précision toute académique de sa première peinture.
Le Pommier en bleu (1908)
Moulin dans la clarté du soleil (1908)
Après la découverte des œuvres de Van Gogh et sa rencontre avec Jan Toorop, le travail de Mondrian va complètement changer : larges aplats de couleurs, formes plus géométriques...
Évolution (1911), le dernier tableau de l'exposition, très mal accueilli par les critiques à l'époque. Il a fait par la suite l'objet de nombreuses interprétations.
L'exposition se termine en 1912, quand Mondrian quitte Amsterdam pour s'installer à Paris, juste après avoir découvert le cubisme via le travail de Braque. Au-delà de l'aspect technique, c'est cette évolution manifeste depuis ses débuts qui m'a le plus marquée : bien souvent, les différentes phases du travail d'un artiste ne sont guère connues du grand public. On a en tête les œuvres les plus emblématiques mais beaucoup moins le chemin qui y a mené. C'est d'autant plus frappant ici qu'il y a un fossé gigantesque entre les premiers tableaux de paysages et l'abstraction qui sera caractéristique des deux décennies suivantes. Une mise en perspective passionnante qui permet de mieux apprécier l'artiste et son œuvre dans leur globalité.
Photo bonus, les sous-sols de l'Amsterdam Museum avec son orange flashy.
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